Etait-ce une main tendue à Nicolas Sarkozy, son meilleur ennemi ? Sans le nommer, Dominique de Villepin semble avoir fait un pas vers le président de la République pour 2012. Lundi matin, sur Europe 1, l'ancien Premier ministre a abordé la crise et soulevé au passage la nécessité d'avoir à la barre du navire français un capitaine qui sache rassembler.
"Nous sommes au temps de l'unité nationale. Le meilleur président de la République pour 2012 sera celui qui pourra rassembler. Le jour d'après l'élection, le 7 mai, il faudra un gouvernement d'union nationale. Nous voyons les Etats autour de nous faire cette révolution. Il faut que les Français soient capables de faire ce changement", a jugé Dominique de Villepin.
Il a au passage déploré le manque de hauteur pris par les politiques. "Quand on voit le niveau du débat politique actuel, on ne peut pas être fier de notre pays", a-t-il déploré.
"Un gouvernement resserré de 10-15 ministres"
Concrètement, l'ancien Premier ministre a proposé plusieurs mesures pour que la politique "se mette au niveau de la situation". "Je plaide pour de nouveaux instruments, de nouvelles équipes de 10-15 ministres dans un gouvernement resserré, huit régions, un conseil territorial... On ne fait pas de la politique en temps de guerre comme on l'a fait en temps de paix", a martelé dans ce sens Dominique de Villepin.
Interrogé sur un éventuel rôle qu'il pourrait jouer dans ce gouvernement d'unité nationale, Dominique de Villepin s'est montré intéressé, mais sous conditions. "Je suis prêt à contribuer [à un gouvernement d'unité nationale]. Mais il faut que les conditions soient créées pour cela, la sérénité est nécessaire et il faut que cela se fasse sans arrières pensées politiciennes".
Cette main tendue, si c'en est une, n'a pas empêché Dominique de Villepin de critiquer les plans d'austérité successifs du gouvernement. "Nous courons depuis trop longtemps derrière la crise. On le voit, plan après plan. A peine sont-ils adoptés qu'ils sont déjà dépassés. Je voudrais que nous soyons capables d'un sursaut. Il faut changer la donne économique et financière. Nous sommes trop courts sur les ambitions que nous nous fixons", a-t-il regretté.
L'interview complète de Dominique de Villepin :