Refusant "la fatalité" et promettant de "redonner le pouvoir aux Français", Dominique de Villepin s’est une seconde fois, mardi, porté candidat à l’élection présidentielle de 2012. Lui qui avait déjà fait connaître ses intentions dimanche soir au 20h de TF1, a tenu un discours aux accents gaulliens devant la presse à Paris. L'ancien Premier ministre a vanté le bilan de ses années au pouvoir, écorché ses adversaires et fustigé les promesses restées au placard. Piques, rhétorique et storytelling : Europe1.fr a décortiqué son discours.
Le décor
Visage grimaçant, verbe plus haché qu’à l’accoutumée, Dominique de Villepin a prononcé, mardi, le discours de candidature le plus court de l’histoire de cette campagne présidentielle : 12 minutes tout juste. En décor : aucun habillage particulier, mais le logo du Press Club qui l’accueillait pour l’occasion. Une annonce à l’économie donc pour un candidat qui manque de moyens financiers. Mais où est le problème ? "On peut faire une campagne digne avec quelques millions d'euros", a insisté l’ancien Premier ministre indiquant que sa campagne passerait par les médias et les réseaux sociaux.
Le mot qu’il a le plus cité
"L’intérêt général est un mot que l’on emploie peu", a regretté, au cours de ce discours, Dominique de Villepin, n’hésitant pas, lui, à prononcer l’expression une vingtaine de fois. C’est cet "intérêt supérieur", celui de la "Nation", qui est à l’origine de sa candidature à la présidentielle, a encore expliqué l’ex-secrétaire général de l'Elysée, se disant soucieux de "refuser la fatalité" et de "redonner le pouvoir aux Français".
Le mot d’ordre
Pour Dominique de Villepin, qui n'a jamais été élu à quelque mandat que ce soit, "l'élection présidentielle, c'est le rendez-vous de la Nation, c'est la rencontre entre un homme et un peuple, pas entre un parti et un peuple". Cette "rencontre d’un homme et d’un peuple" se fait cette fois "dans des circonstances exceptionnelles", celles de la crise, a-t-il estimé, se présentant en homme providentiel.
Storytelling
L’occasion était trop bonne pour l’ex-Premier ministre de valoriser son bilan : "Entre 2005 et 2007 nous avons réduit le chômage et le déficit public", a-t-il fait remarquer, jugeant que la situation d’alors était plus glorieuse que celle de 2007-2011, notamment du point de vue du chômage. L’ancien Premier ministre a également eu à cœur de rappeler, lui-même, ses qualités. Il est homme de caractère. "Le ralliement par exemple ne fait pas partie de mon programme, cela ne fait pas partie de mon tempérament", a-t-il ainsi insisté.
Ses piques
Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou se seront reconnus. La France n’a besoin "ni d’un hyperprésident, ni d’un présient normal, ni d’un président à bascule allant une fois à gauche, fois à droite", a fustigé Dominique de Villepin, créditant l’actuel locataire du Palais de l’Elysée d’avoir construit "une France qui souffre".