L'ex-Premier ministre, Dominique de Villepin, a tracé samedi à Paris les grandes lignes de son projet politique en faisant un nouveau pas vers sa candidature en 2012, mais en se gardant cette fois de porter la moindre attaque contre son rival, Nicolas Sarkozy.
"Nous voulons incarner une alternative crédible", a répété à deux reprises le président de République solidaire (RS) lors du discours de clôture du premier Conseil national de son parti, auquel assistaient quelque 800 cadres du mouvement.
Indépendance, responsabilité et solidarité
Dominique de Villepin a notamment expliqué vouloir bâtir son projet pour redresser la France autour du thème de "l'indépendance", défini comme un "équilibre entre responsabilité et solidarité". Une motion résumant ses orientations politiques a été votée à l'unanimité, avant que l’ex-Premier ministre ne lance : "Je vous le dis, nous serons aux avant-postes du combat de 2012", déclenchant l'acclamation des militants.
"Nous serons aux avant-postes parce que nous représentons une force politique nouvelle, pleine d'enthousiasme, et que nous rassemblons, au-delà des partis, beaucoup de Français qui veulent compter, être entendus", a-t-il ensuite ajouté devant la presse. Il n’a pourtant pas annoncé officiellement sa candidature pour 2012 et a soigneusement évité toute question sur le sujet.
Une accalmie dans sa lutte contre Sarkozy
Dominique de Villepin a par ailleurs étonné son audience en ne citant pas une seule fois le nom de son rival politique, Nicolas Sarkozy. Courant novembre, il avait pourtant qualifié le chef de l'Etat d'"un des problèmes de la France".
"Nous sommes dans un temps nouveau", a justifié Dominique de Villepin. "Il y a quelques semaines, il fallait tout faire pour que le gouvernement puisse corriger le cap. Mais le président de la République a choisi de reconduire le Premier ministre et la politique qu'il a menée". "Je tire les conséquences de cette nouvelle situation et je veux me concentrer sur ce qu'il y a de plus utile pour les Français : le projet, la vision et l'organisation de notre mouvement", a-t-il ajouté.
Une pique pour son ancienne porte-parole
Appelant les militants de son parti à "l'endurance", il en a profité pour régler ses comptes avec Marie-Anne Montchamp, porte-parole de son mouvement jusqu'à ce qu'elle accepte de rejoindre le gouvernement lors du dernier remaniement. Elle est depuis secrétaire d'Etat aux Solidarités.
Dominique de Villepin a donc raillé "ces girouettes qui n'ont jamais tourné aussi vite", avant d'ironiser : "Pardonnons-leur, c'est à cause du vent".