10 minutes pour rassurer. François Hollande s'efforcera mardi soir lors de ses deuxièmes voeux aux Français, de les convaincre du bien fondé de la voie suivie, en dépit d'une inversion de la courbe du chômage non confirmée et d'une croissance minimaliste. Selon Ludovic Faux, du service politique d’Europe 1, le message sera limpide : la bataille contre le chômage reste plus que jamais, sa priorité absolue ! En dix minutes chrono - le format classique des voeux présidentiels -, François Hollande ne pourra pas balayer tous les sujets et répondre à toutes les inquiétudes. Les annonces seront réservées à la conférence de presse qu'il tiendra le 14 janvier.
Le cap ne changera pas. Actuellement en Arabie saoudite, le président a pour le moment d’autres chats à fouetter que réfléchir à ses vœux. Mais dès lundi après-midi, la page internationale sera tournée. Le chef de l’Etat va alors s’atteler à la rédaction de son allocution à l’adresse des Français. Il y a déjà réfléchi, bien sûr, et son ambition est déjà trouvée : montrer qu’il garde le cap. François Hollande court toutefois un risque : en disant qu’il ne change rien, il peut donner l’impression de faire du sur place. Car au même moment, il y a un an, il assurait aux Français que l’année qui venait serait celle de l’inversion de la courbe du chômage. Douze mois plus tard, sa promesse est (presque) tombée à l’eau…
Pas d’annonce à attendre. Pas question pour autant de fléchir sur ce sujet. François Hollande veut profiter de ce rendez-vous traditionnel avec les Français pour montrer qu’il ne lâche rien et que le rêve de l’an dernier ne s’est pas transformé en vœu pieux et qu’il reste persuadé qu’après avoir freiné la hausse du chômage, sa politique commence à le faire reculer. "Vous savez, c’est parce que la bataille pour l’emploi est difficile qu’on pourra parler de succès lorsque l’objectif sera atteint !", résume un proche du chef de l’Etat. Aucune annonce ne sera faite mardi soir. L’objectif est autre : adresser un "message de combat et confiance", selon les mots d’un conseiller du président. François Hollande sait que les mauvais résultats sur le plan de l’emploi ont abîmé sa crédibilité. Alors, évidemment, mardi soir, le chef de l’Etat ne doit pas rater son rendez-vous avec les Français.
"2014 sera encore une année d’efforts". François Hollande profitera également de cette séquence pour tourner la page d’une année 2013 pas franchement facile pour lui. Le bilan sera donc très rapide. Le président préférera tracer des perspectives pour entrer dans ce qui sera peut-être l’année charnière de son quinquennat. "2014 sera encore une année d’efforts. Mais c’est aussi l’année qui doit permettre de passer du redressement au changement", estime un ministre proche du président. Car si, en 2012 et 2013, seuls les sondages venaient sanctionner les hésitations et échecs de la majorité, 2014 offrira aux Français deux occasions concrètes de s’exprimer : les élections municipales et européennes.