L’initiative de la CGT, menée par Bernard Thibault, de ne pas assister aux voeux présidentiels, jeudi à 17 heures, provoque l’incompréhension des autres syndicats, qui s'y rendront tous.
Mercredi, la CGT annonçait officiellement son intention de boycotter cette tradition républicaine, fustigeant "l’intransigeance" et le "dédain" de Nicolas Sarkozy à l’égard des syndicats, lors du bras de fer sur les retraites.
Une mauvaise stratégie selon Jacques Voisin, président de la CFTC, interrogé sur Europe 1.
"Ca n’est pas en refusant l’invitation du président de la République que les choses s’amélioreront. Nous, ce qu’on souhaite, c’est pouvoir s’entretenir avec nos interlocuteurs sur les sujets qui nous intéressent, comme les jeunes, la question de la dépendance, la protection sociale", commente-t-il. "C’est important d’entendre à ce titre-là le président de la République", ajoute-t-il.
"Plus de politique, moins de social"
A un peu plus d’un an de la présidentielle, et après un conflit difficile sur la réforme des retraites, les syndicats craignent surtout que leurs préoccupations sociales ne soient supplantées par l’enjeu politique. "Quand on parle davantage de politique, on parle moins de social", déplorent certains responsables de la CFDT.
Les syndicalistes en ont eu un exemple récent dans l’actualité. Ils sont nombreux à avoir été échaudés par la récente relance du débat sur les 35 heures par Manuel Valls, sur Europe 1. Le leader PS et maire d’Evry s’est positionné pour un "déverrouillage" des 35 heures, provoquant la réaction inquiète de François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. "On n’instrumentalise pas les 35 heures, c’est trop sérieux pour les laisser aux seules mains de politiques", avait-il lancé lundi au micro d’Europe 1.