Manuel Valls marque sa différence. Contrairement à ses prédécesseurs de la place Beauvau, le ministre de l'Intérieur a décidé de rendre publics le nombre de voitures brûlées la nuit de la Saint-Sylvestre. "Outre le nombre d'interpellations, je donnerai aussi le chiffre des voitures brûlées deux ou trois jours après", a indiqué mercredi le ministre au Parisien.
"Ne rien cacher". Selon lui, cette mesure s'inscrit dans une démarche de transparence vis-à-vis des Français. "Je ne veux pas donner le sentiment de cacher quelque chose", a affirmé Manuel Valls au journal. En 2010, Brice Hortefeux, à l'époque ministre de l'Intérieur avait demandé aux préfectures de ne pas communiquer le nombre de voitures brûlées. L'année suivante, Claude Guéant avait maintenu le même dispositif afin d'éviter tout effet d'émulation entre quartiers difficiles.
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"Pas une bonne mesure". Sans surprise, Brice Hortefeux estime que la décision de Manuel Valls "n'est pas une bonne mesure". Il rappelle que son dispositif pour la soirée du 31 décembre avait produit de bons résultats. "Entre 18 et 20% de voitures brûlées en moins ont été comptabilisées", a-t-il déclaré sur Europe 1. Selon lui, il ne s'agissait pas de masquer quoi que ce soit", mais simplement de "mettre fin à ce palmarès stupide qui consiste à comparer le nombre de voitures brûlées d'une collectivité à l'autre".
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Punir les actes de malveillance. "Un ministre agit comme il l'entend et comme il l'estime utile", concède-t-il toutefois. Ainsi, Manuel Valls a revu en profondeur le dispositif de sécurité le soir de la Saint-Sylvestre. Le ministre de l'Intérieur a indiqué mercredi à Strasbourg, une ville qui souffre particulièrement du vandalisme, que les forces de l'ordre feraient preuve de fermeté par rapport au phénomène des voitures brûlées.
Manuel Valls a également promis la mobilisation des pouvoirs publics pour "faire reculer" les violences urbaines. Le ministre de l'Intérieur a donc adressé des consignes aux préfets par circulaire : pas de ventes de feux d'artifice au détail, contrôles routiers renforcés, présence policière renforcée dans les quartiers connus pour leurs incendies de voitures. "Tout acte de malveillance doit être puni. Brûler une voiture est passible de sanctions prévues par la loi", a insisté Manuel Valls.