L'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections législatives était la promesse 42 de François Hollande, lors de la campagne présidentielle de 2012. Et selon plusieurs rumeurs, le président pourrait annoncer la mesure lors de son interview télé, jeudi sur TF1. En août dernier encore, le chef de l’État se disait prêt à ce qu'une partie des députés soient élus de cette façon. Entre 10 et 15% des députés pourraient donc être élus à la proportionnelle, si cette mesure entrait en vigueur.
>> LIRE AUSSI - Dans les coulisses de l'émission de Hollande
Comment ça marche ? Aujourd'hui, c'est le scrutin majoritaire à deux tours qui est en vigueur. En clair, dans chaque circonscription, le candidat qui obtient le meilleur score au bout des deux tours - ou d'un seul s'il obtient plus de 50% au 1er tour - est élu, seul. Avec la proportionnelle, plusieurs candidats peuvent être élus dans le même scrutin. Pour ces derniers, le système des circonscriptions disparaitrait alors. Une élection nationale serait organisée, et plus un parti obtiendrait de voix, plus il aurait de députés élus.
Dans l'esprit de François Hollande, cela doit s'accompagner d'une réduction du nombre total de députés. A l'approche de l'émission, des "dirigeants socialistes" cités par Le Figaro ont même fait circuler l'idée d'une proportionnelle intégrale. Mais l'Elysée a refusé cette hypothèse de façon "claire et nette".
>> LIRE AUSSI - Une émission face aux Français pour quoi faire ?
L'idée divise jusqu'à la gauche. En attendant, l'UMP fait monter la pression, et accuse le président de la République de vouloir faire entrer le FN à l'Assemblée pour fausser le jeu électoral. L'ex-Premier ministre UMP François Fillon parle de "casus belli", d'"un risque historique" qui conduirait à "une impasse" politique vu "la situation actuelle". "La proportionnelle, intégrale ou à petite dose, est une remise en cause des institutions. La Ve République est faite pour fonctionner sur le scrutin majoritaire", a renchéri le chef de fil des députés UMP, Christian Jacob.
La mesure divise même jusque dans les rangs du PS. Les députés Jean-Jacque Urvoas et Olivier Faure ont récemment fait part de leur scepticisme, parlant de potentiels "effets néfastes", tels qu'une "instabilité gouvernementale". Avec un tel mode de scrutin, en effet, le risque est que les "petits" partis obtiennent davantage de voix. Ce qui affaiblirait la majorité gouvernementale.
Comment être bon à la télé quand on est président ? Caroline Roux nous répond :
Comment être bon à la télé quand on est...par Europe1fr