Sans surprise, Nicolas Sarkozy a confirmé son opposition au droit de vote des étrangers, hors Union européenne, aux élections locales. Une annonce faite devant un parterre d’élus - essentiellement de droite - reçus à l’Élysée à l’occasion 94e congrès de l'Association des maires de France.
Une façon de marquer un clivage avec le PS, qui a fait du droit de vote des étrangers aux élections locales une mesure phare de tous les programmes depuis 1981 et qui figure en effet dans son programme en 2012.
Pas de carte d’électeur sans carte d’identité
Une proposition de loi allant dans ce sens sera d’ailleurs déposée au Sénat le 8 décembre prochain. Le Parti socialiste entend en effet utiliser la tribune du Sénat, qui a basculé à gauche lors des sénatoriales de septembre, pour mettre en avant sa proposition.
L’occasion pour l’UMP de fustiger cette idée "hasardeuse". "Je crois depuis longtemps que le droit de voter et le droit d'être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française, étendue pour les élections municipales et européennes aux citoyens européens qui partagent avec nous une communauté de destin", a déclaré Nicolas Sarkozy devant les élus.
"Si une personnalité de nationalité étrangère qui réside dans notre pays, qui respecte nos lois et nos valeurs, veut participer aux choix politiques de notre nation, alors mesdames et messieurs les maires, une voie lui est ouverte, cette voie c'est l'accès à la nationalité française", a-t-il insisté sous les applaudissements d'une salle largement acquise à sa cause.
La mémoire "hasardeuse" du président
Dans la foulée, le PS a souligné "la mémoire hasardeuse" du président de la République, qui "comme la girouette, change avec le vent". En 2007, Nicolas Sarkozy s’était montré favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales. Ce dernier, qui souhaitait inclure cette réforme dans son programme, avait fini par renoncer, pour ne pas créer de clivage dans sa famille politique.
Voici un discours de Nicolas Sarkozy qui se dit favorable au droit de vote des étrangers :
Ce retournement intervient dans un contexte où la Droite populaire, l’aile droitière de la majorité menée par le ministre des Transports Thierry Mariani, a lancé une opération de tractage contre le droit de vote des étrangers, mercredi.
Une pétition sur le sujet a déjà recueilli 25000 signatures et le tract distribué en marge du congrès des maires de France est sans équivoque : "En 2014, souhaitez-vous que 4 millions d’étrangers choisissent les 36000 maires de France?". Il se murmure que Jean-François Copé, prépare lui aussi son offensive contre cette proposition phare de la gauche.