Eric Woerth devant la Cour de justice de la République dans le cadre de l’affaire Bettencourt ? Pour Michèle Alliot-Marie, il ne s’agit que d’une hypothèse, "prématurée, c’est évident", a-t-elle tenu à rappeler mardi au micro d’Europe 1. "J’estime que la justice doit suivre son cours, sereinement, sans qu’il y ait des tentatives d’intimidation", a mis en garde la garde des Sceaux.
De qui viennent ces "pressions" ? "Pas de la hiérarchie", a assuré Michèle Alliot-Marie, qui a ciblé en revanche la gauche et les médias. "C’est quand même un peu paradoxal que les socialistes ou les Verts décident qui doit mener une enquête", a estimé la ministre alors que l’opposition insiste depuis plusieurs semaines pour que soit nommé dans ce dossier un juge d’instruction, magistrat indépendant.
"S’il vous plaît, laissons travailler la justice", a lancé Michèle Alliot-Marie :
Au passage, la ministre a confirmé que son projet de réforme de la justice, qui prévoit la suppression du juge d’instruction, était "prête" et serait prochainement discutée devant le Parlement. En "plusieurs phases", a-t-elle cependant précisé, sans dévoiler le calendrier précis.
"Sans langue de bois..."
Alors que plusieurs ministres, dont Bernard Kouchner, ont fait entendre leurs doutes sur le tournant sécuritaire imposé par Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie a, elle, défendu le discours de Grenoble, "un discours d’équilibre". "Non, moi je ne suis pas tentée de démissionner", a-t-elle glissé, en référence aux propos tenus la veille par le ministre des Affaires étrangères.
Ni démission, ni Matignon… : Michèle Alliot-Marie n’a pas voulu répondre aux rumeurs de sa nomination comme Premier ministre à l’occasion du prochain remaniement. "Ce n’est pas la presse qui fait les gouvernements", a rappelé la garde des Sceaux. "Sans langue de bois, qu’on fasse des compliments sur moi, c’est jamais désagréable", a cependant reconnu dans un sourire Michèle Alliot-Marie.