Eric Woerth a "besoin d’expliquer encore les choses". L'ancien ministre du Budget, remercié du gouvernement en novembre dernier en raison de la polémique sur l'affaire Bettencourt, veut laver son honneur. Alors que paraît son livre intitulé Dans la tourmente, l'ancien ministre du Budget, invité de Jean-Pierre Elkabbach mercredi, a réaffirmé que le financement de l'UMP avait toujours été "transparent".
"Je faisais correctement mon métier", a affirmé le député du parti de la majorité. "J’étais un bon trésorier de mon parti politique, un trésorier transparent, intègre, honnête, et j’ai été un ministre, en tous cas je l’espère, réformateur. L’histoire le dira".
L'ancien ministre du Budget est visé par une enquête dans l'un des nombreux volets de l'affaire Bettencourt. L'ex-comptable de Liliane Bettencourt Claire Thibout, a accusé Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP, d'avoir reçu du gestionnaire de fortune Patrice de Maistre 150.000 euros en liquide au printemps 2007 pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Des accusations que l'ex-membre du gouvernement Fillon dément catégoriquement.
"J'étais un trésorier honnête, intègre" :
"Je ne suis pas l’ami des riches. Je ne suis pas riche moi-même", s'est-il défendu mercredi sur Europe 1. "J’ai simplement contribué au financement de mon parti dans le cadre de la loi, comme le font tous les trésoriers en France. Je n’accepterai plus de responsabilité conjointe entre la trésorerie d’un parti et un ministère du Budget ou tout autre ministère", a souligné Eric Woerth.
" C'est faux. Il n’y a aucune part de vérité. Ça m’a tellement touché, blessé. Ça m’a mortifié", a confié le député de l'Oise. "Pendant des années, j'ai fait en sorte que mon parti politique gère ses fonds avec le maximum de transparence et tout d'un coup on m’a accusé, comme on peut le faire avec n’importe qui, n’importe quoi, sans preuve, dans n’importe quelle condition et le blesser et le déshonorer. Il n’y a jamais eu d’argent liquide à l’UMP", a-t-il ajouté en précisant que tous les versements étaient faits "par chèque". "Il n’y a pas moyen de détourner. Nous avons respecté stricto sensus la loi depuis toujours, que ce soit sous Alain Juppé ou que ce soit sous la direction de Nicolas Sarkozy", a encore ajouté Eric Woerth.
"L'argent et la politique font mauvais ménage"
Mais, si l'ex-ministre du Budget revient aujourd'hui sur le devant de la scène médiatique, ce n'est pas dans "un exercice de revanche ou de mise en accusation". "Je ne cherche à protéger personne, je ne cherche d’ailleurs à accuser personne", a souligné Eric Woerth.
Rappelant que "l’argent et la politique font mauvais ménage, depuis des siècles", Eric Woerth a suggéré que "les trésoreries des partis politiques soient confiées à des gens indépendants ou à des groupes de gens, c'est à dire que ce soit collégialisé et pas uniquement personnel".
Enfin, concernant l'affaire de la vente de l'hippodrome de Compiègne, l'ancien ministre du Budget a rappelé que son prix était "très cher". "2,5 millions d’euros c’est très cher pour un terrain inconstructible sur lequel on ne peut faire qu’une seule chose : faire courir des chevaux de course. C’est un terrain non stratégique". Lorsque la vente a eu lieu, "je ne savais pas que j'allais devenir ministre du Budget".