>> Nicolas Sarkozy invité exceptionnel d'Europe 1 et TF1 mercredi 2 juillet
Silence radio à l'UMP. Nicolas Sarkozy est-il toujours soutenu par sa famille politique ? Rien n'est moins sûr. Tout au long de la journée de mardi, alors que l'ancien président était placé en garde à vue, les ténors de l'UMP ne se sont pas bousculés pour défendre l'ancien président. Aucun n'a souhaité réagir officiellement. Même silence embarrassé, ce mercredi matin, après l'annonce de sa mise en examen. "L'ancien chef de l'Etat est devenu gênant pour sa famille politique", résume l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux.
"Ce n'est qu'un début …" Le cas Sarkozy a été brièvement évoqué, mardi soir, lors du bureau politique de l'UMP. Un petit mot court et sobre de Jean-Pierre Raffarin pour rappeler les principes de la présomption d’innocence. Le service minimum. En fait, les barons du parti ne font même plus semblant. François Fillon a pris la peine de passer la consigne à ses proches. Pas de commentaires sur l’affaire. Ni en "on" ni en "off". Mais dans l'entourage de l'ancien Premier ministre, on finit quand même par lâcher : "François Fillon a toujours dit que Nicolas Sarkozy serait empêché par les affaires, ce n’est qu’un début". L'argumentaire du "complot", du "cabinet noir", d'un "acharnement" diffusé toute la journée de mardi par les amis de l’ancien président ne prend pas, même au sein de son propre parti.
"Je n'ai jamais cru au complot". Du côté d'Alain Juppé, un proche du maire de Bordeaux glisse cette phrase qui en dit long : "je n’ai jamais cru au complot, ni pour Roswell, ni pour le 11 septembre, ni pour Nicolas Sarkozy". Après l'annonce de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, l'ancien Premier ministre a écrit un message sur son compte twitter. "Je pense en amitié à Nicolas Sarkozy. Il est bien sûr présumé innocent. Sa défense démontrera son innocence, je le souhaite", conclut le maire de Bordeaux. Un soutien a minima donc.
Je pense en amitié à Nicolas Sarkozy. Il est bien sûr présumé innocent. Sa défense démontrera son innocence, je le souhaite.— Alain Juppé (@alainjuppe) 2 Juillet 2014
En difficulté mais pas abattu. Nicolas Sarkozy bouillait d'impatience à l'idée de reprendre la main sur son parti à l'occasion du Congrès de l'UMP en novembre. Sa mise en examen, si elle complique sa stratégie de retour, n'est pas non plus fatale, estiment les barons de l'UMP. Au sein du parti, certains parient désormais sur une condamnation judiciaire de l'ancien chef de l'Etat qui l’empêcherait de se présenter à la présidentielle de 2017. D'autres évoquent le supplice chinois des affaires qui pourrait empêcher Nicolas Sarkozy de reprendre les rênes de l'UMP, lors du Congrès de novembre prochain. Mais tous les barons sont d'accord sur un point : Nicolas Sarkozy est tout sauf abattu. Aucun d'entre eux ne doute de sa volonté d’en découdre. "Il n’est pas fait de ce bois là, les coups renforcent sa détermination", rappelle l'un de ses anciens ministres.
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