L’Elysée et Matignon ont géré en urgence la polémique née des propos de la ministre. Et s’attendent à tout.
Le "cas Royal" a fait chauffer les esprits mercredi, tant à l’Elysée qu’à Matignon. Dans un entretien à Paris Match, la ministre de l’Ecologie s’en prenait allègrement à ses collègues du gouvernement, dont Michel Sapin et Arnaud Montebourg, le tandem de Bercy. Le couple exécutif n’a pas tardé à réagir. Et a obtenu très rapidement un rétropédalage. Selon les informations de Caroline Roux, éditorialiste à Europe 1, François Hollande comme Manuel Valls estiment que l’incident est clos. Mais ils ont confirmation que Ségolène Royal profitera à plein de son statut à part.
Rétropédalage rapide. A l’Elysée, on jure que François Hollande a pris connaissance des propos de Ségolène Royal mercredi matin, avec "sérénité". Hasard du calendrier, une réunion sur la transition énergétique était programmée dans la matinée, avec autour de la table Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Michel Sapin et… Ségolène Royal. "Ça a permis de recadrer la discussion sur le fond", glisse un conseiller à Europe 1. Et c’est donc tout naturellement à l’issue de cette entretien que l’ancienne candidate à la présidentielle a fait machine arrière devant la presse, dans la cour de l’Elysée.
A Matignon, le sujet est traité de manière chirurgicale. "Il y a un article de presse d’un coté, de l’autre la déclaration d’une ministre, et entre les deux seulement trois heures de polémique... L’incident est clos", veut-on croire dans l’entourage du Premier ministre. Où, faute de pouvoir empêcher les sorties de route de la ministre, on n’était pas mécontent d’avoir obtenu très vite son rétropédalage.
Un statut particulier. N’empêche, cette affaire vient confirmer, s’il était besoin, que Ségolène Royal bénéficie d’un statut à part au gouvernement. "Que voulez-vous que je vous dise sur son statut ? Qu’elle a quatre enfants avec François Hollande, tout le monde le sait", s’agace ainsi un secrétaire d’Etat. Les membres du gouvernement ont appris depuis longtemps à composer avec le tandem Hollande-Royal. Mais ce qui agace vraiment, c’est le retour du désordre gouvernemental, version Ayrault. "Les Français se moquent de savoir si elle a une parole libre. Qu’elle se démarque en portant une vraie politique !", balance un conseiller ministériel.
Cela dit, la sortie de Ségolène Royal n’a surpris personne. La ministre de l’Ecologie est singulière, ingérable, instinctive et ambitieuse, mais aussi et surtout intimement convaincue d’être au-dessus du lot, analyse Caroline Roux. Son statut particulier, elle le tient de sa candidature à la présidentielle de 2007. Elle garde de cette expérience la certitude qu’il y a un malentendu, qu’elle n’est pas à la bonne place. On peut faire le pari qu’elle va rentrer dans le rang... jusqu’à la prochaine fois.
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