Décidément, Rama Yade ne déroge pas à sa réputation de "rebelle" du gouvernement. Dans l'émission En sol majeur, diffusée lundi prochain, dont rfi.fr a publié un extrait vendredi, la secrétaire d'État aux Sports prend clairement ses distances avec le discours prononcé en 2007, à Dakar, par le président de la République sur l’homme africain. Un discours extrêmement critiqué dans lequel Nicolas Sarkozy avait invité l'Afrique à "entrer davantage dans l'histoire".
Le discours polémique de Nicolas Sarkozy :
Dans cet entretien, Rama Yade, d’origine sénégalaise, prend la phrase du chef de l’Etat à contrepied. "Sarkozy n'est pas un Africain. Moi, je pense que non seulement l'homme africain est entré dans l'histoire, mais il a même été le premier à y entrer, parce que j'en connais la culture", déclare la jeune secrétaire d’Etat.
"Je suis pas son professeur"
Questionnée sur sa réaction à ce discours si controversé, Rama Yade a assuré qu'elle ne pouvait rien dire au président. "Je suis pas son professeur. Qu'est-ce-que vous voulez que je fasse que je saute sur la tribune et que je gifle le président de la République. J'y peux rien. C'est le président de la République, c'est le président de tous les Français. C'est eux qui l'ont élu" ajoute t-elle.
Ecoutez l'extrait diffusé sur RFI :
Pourquoi voulez-vous que je démissionne ?
"Pourquoi alors ne pas avoir démissionné ?" lui demande le journaliste. "A chaque fois que j'ai eu envie de dire quelque chose je l'ai dit, à ce moment-là, les fois précédentes, les fois d'après. J'ai plusieurs fois exprimé ce que je voulais dire sans que cela plaise à tout le monde. Alors pourquoi voulez-vous que je démissionne", a tout simplement répondu Rama Yade.
"Une grave erreur"
Du côté de l'UMP, les réactions sont mitigées. Rama Yade a expliqué que ses propos ont été sortis de leur contexte, et qu'elle voulait plaisanter. Ce qui n'a pas vraiment faire rire le député UMP Lionnel Luca. "C’est une grave faute", s'insurge-t-il. "Je suis très choqué par ses propos. Elle donne des leçons au président. Il faut qu’elle apprenne ce qu’est l’histoire, ça ne prête pas à la grande rigolade". D'autres voient là une façon d'assoir encore plus sa popularité, et donc de se protéger du prochain remaniement.
L'Elysée n'a pour l'instant fait aucun commentaire.