C'est un soutien a minima. L'ex-secrétaire d'Etat Rama Yade, aujourd'hui au Parti radical après avoir été une jeune pousse prometteuse de l'UMP, a annoncé ce week-end qu'elle voterait Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle tout en contestant opérer un ralliement.
Celle qui fut un des symboles de l'ouverture du gouvernement à la "diversité" au début du quinquennat, a pris depuis des mois ses distances avec le chef de l'Etat. Ce dernier confiait d'ailleurs récemment avoir été "déçu" par sa protégée.
Le 10 mars dernier, Rama Yade avait refusé de se joindre à une motion de soutien du Parti radical au président candidat à un second mandat, défendue par le président du Parti radical et ancien ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo.
"J'ai très longuement réfléchi"
"J'ai très longuement réfléchi", explique-t-elle dans une interview à Ouest France. "Mon premier choix était Jean-Louis Borloo mais il n'est plus candidat (...) Etant engagée à droite, et souhaitant la victoire de ma famille politique, je voterai donc pour le candidat de la droite et du centre."
Rama Yade explique aussi ce choix par la volonté de prendre position contre le candidat socialiste François Hollande. "Je ne suis pas une ralliée mais une alliée. Je pense que la complémentarité est préférable à la fusion.
"Je conserverai mon indépendance"
"Je ne me priverai pas de dire quand je ne serai pas d'accord. Je conserverai mon indépendance et ma liberté", ajoute la jeune femme. "Le rôle de caution ne m'intéresse absolument pas." Jean-Louis Borloo, qui avait aussi pris ses distances avec Nicolas Sarkozy fin 2010, faute d'obtenir le poste de Premier ministre, a pour sa part clairement rallié la candidature du président sortant, contre la promesse d'une reprise de plusieurs de ses propositions sociales. Il a participé dernièrement à des meetings du chef de l'Etat sortant.
Rama Yade dit ne pas avoir voulu voter la motion de soutien du Parti radical "parce qu'elle était sans condition". Elle se dit également inquiète de voir l'antisarkozysme rester important dans l'opinion publique française et critique certaines options de campagne du chef de l'Etat, concernant l'immigration et la protection sociale. "Je n'aime pas que l'on s'en prenne aux immigrés, aux chômeurs", explique-t-elle. "Je n'aime pas que l'on caricature les Français."