Zone euro: une semaine à hauts risques pour Sarkozy

Nicolas Sarkozy a souhaité qu'un "accord qui apaise la crise" soit trouvé mercredi lors de la deuxième réunion à Bruxelles prévue pour trouver une réponse évitant la contagion à l'Italie et l'Espagne.
Nicolas Sarkozy a souhaité qu'un "accord qui apaise la crise" soit trouvé mercredi lors de la deuxième réunion à Bruxelles prévue pour trouver une réponse évitant la contagion à l'Italie et l'Espagne. © Reuters
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avec agences , modifié à
Au lendemain du sommet européen mercredi, le chef de l'Etat s'exprimera à la télévision.

Alors que le Parti socialiste a officiellement investi François Hollande, Nicolas Sarkozy s'active pour reprendre la main. Toujours très bas dans les sondages, le chef de l'Etat aura plusieurs rendez-vous cette semaine pour tenter de "redorer" son blason. Une intervention télévisée et des déplacements en province sont prévus au programme. Mais une fois n'est pas coutume, c'est sur le plan international, lors du sommet européen de mercredi que le président va d'abord jouer son va-tout.

Mercredi, journée cruciale

A l'issue du sommet de dimanche à Bruxelles, Nicolas Sarkozy a joué la prudence, expliquant qu'il faudrait "encore de longues heures de discussions" pour parvenir à une solution définitive mercredi, au cours d'un nouveau sommet européen qui se veut cette fois décisif.

Dans ces circonstances, hors de question pour la France de courir le risque d'un échec. Soucieux de ne pas froisser son interlocuteur allemand, le chef de l'Etat a déjà cédé à Angela Merkel sur la question du Fonds européen de stabilité financière (FESF), Paris ayant abandonné son idée d'impliquer la Banque centrale européenne (BCE) dans le renforcement du pare-feu de la zone euro. Alors qu'elle clamait vouloir arracher un accord pendant le week-end, la France avait par ailleurs déjà essuyé un revers samedi. Angela Merkel avait en effet annoncé dès son arrivée à Bruxelles qu'il n'y aurait pas de décision avant mercredi.  

Et signe d'une certaine crispation de l'Elysée, le président français s'en serait directement pris dimanche au Premier ministre britannique David Cameron, lui déclarant qu'il "en avait assez de l'entendre dire ce que nous avons à faire", selon la presse britannique.

Une communication bien huilée

Car si l'obtention d'un accord mercredi est décisive pour l'avenir de la zone euro, elle l'est tout autant pour le chef de l'Etat. Une intervention télévisée de Nicolas Sarkozy est d'ailleurs programmée jeudi soir sur TF1 et France 2. L'occasion de dire aux Français qu'il les a "protégés" de la situation vécue par les Grecs, a ainsi confié au Parisien un conseiller du chef de l'Etat. Une intervention des plus importantes, à six mois de l'élection présidentielle et quelques jours avant le sommet du G20 que préside la France.

Dans l'intervalle, Nicolas Sarkozy poursuivra ses déplacements en province. Le chef de l'Etat se rendra mardi dans l'Aude pour une visite de terrain consacrée à la modernisation du secteur public de la santé. Un autre déplacement est prévu jeudi, mais contacté par Europe1.fr l'Elysée a déclaré que le lieu et l'objet de cette visite n'avaient pas encore été déterminés. Qu'on se le dise, cette semaine, Nicolas Sarkozy sera sur tous les fronts.

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