Marine Le Pen s'est trouvée une cible privilégiée pour sa campagne présidentielle : les villages oubliés. Elle se déplace ainsi vendredi à Ecouis, dans l’Eure, une commune de 833 habitants, selon le recensement de 2014. La présidente du FN vient notamment parler ruralité et services publics. Du pur terrain qui, sur place, séduit.
"Avoir du monde comme ça, ça fait du bien". Dans ce village normand de 850 habitants, où il ne subsiste plus que cinq commerces, le simple fait d’accueillir Marine Le Pen est en effet un événement. "Disons qu’il n’y a personne qui vient à Ecouis, donc avoir du monde comme ça, ça fait du bien", témoigne une habitante à Europe 1. Ici, où le téléphone ne capte qu’à moitié, gauche et droite ont beaucoup déçu. Dans le café du village, on veut tourner la page. "Tous les gens de droite comme de gauche, ils nous parlent, ils nous parlent, et puis ils nous entubent et puis ils font plein de choses qu’il ne faut pas", explique un Escovien.
"Elle est posée quand elle parle aux gens". Marine Le Pen ne rime pas ici avec démagogie. Son discours apparaît comme sincère. "Elle est posée quand elle parle aux gens", juge un autre habitant. "Elle a une autre façon que Fillon, Juppé ou autre à prendre contact avec les gens".
Inquiétudes. Un vocabulaire qui plaît dans un village où les agriculteurs vacillent et les retraités galèrent. Marine Le Pen mise tout sur cette France périphérique son projet anti-immigration séduit. "Au sujet des migrants, Ecouis avait été retenu pour en recevoir entre 1950 et 60. Et finalement, le village n’a pas été retenu, mais il est vrai que ça suscite toujours des inquiétudes", explique le maire sans étiquette Patrick Loseille. Des inquiétudes que Marine Le Pen entretient pour suscite davantage d’adhésions.