Mission séduction des électeurs de gauche pour Emmanuel Macron, qui essaie de récupérer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Grenoble, par exemple, une ville qui avait massivement voté pour le candidat insoumis en 2017, puis s’était reportée sur Emmanuel Macron à 80% au second tour, fait face au même scénario cinq ans après…
Les habitants qui ont encore positionné Mélenchon en premier doivent désormais choisir pour le second tour de l'élection présidentielle. Et cette année le président sortant va avoir beaucoup plus de mal à les convaincre.
"On ne va pas m'avoir comme ça"
Dans une petite rue étroite de Grenoble, Ambroise se gratte la tête et hésite. En 2017, il avait voté Emmanuel Macron. Mais, cinq ans après, ce jeune socialiste est bien moins convaincu. "Si Macron arrive à nous montrer qu'il peut séduire l'électorat de gauche et peut avoir un programme axé sur le social, alors je peux me poser la question pour lui offrir mon vote", confie-t-il au micro d'Europe 1. "À vrai dire, pour l'instant, je suis plutôt sur un vote blanc. Moi, je pense qu'on ne va pas m'avoir comme ça."
Thomas aussi est déçu. En l'état, le programme du candidat ne lui suffit pas. "C'est sûr qu'il faudra voir ce qu'il veut faire. En tout cas, au niveau de l'écologie, on attend plus de choses". Plus de social, plus d'écologie et un abandon du dossier retraites.
"Il en faut plus pour me convaincre"
Le président a rétropédalé sur l'âge de départ : 64 ans au lieu de 65. Mais Louis n'est pas dupe. "Je vois bien qu'il veut essayer de baisser l'âge de la retraite pour essayer de plaire à l'électorat de gauche socialiste. C'est de la manipulation", estime-t-il. "64 ans, c'est trop. Je pense que la bonne retraite, ce serait 60 ans. Ce n'est pas suffisant. Il en faut plus pour me convaincre", ajoute-t-il. Le scrutin s'annonce très serré à Grenoble, ville où la gauche, pourtant dominante, semble presque avoir perdu espoir.