Le "peuple" contre les "élites". Dimanche soir, devant des militants et des sympathisants ivres de bonheur, Marine Le Pen a annoncé la couleur de ce que sera son duel face à Emmanuel Macron au second tout de l'élection présidentielle : "Je suis la candidate du peuple", a tonné la candidate Front national devant ses supporters réunis à Hénin-Beaumont, visiblement sur la même longueur d'ondes que leur cheffe de file.
Pour Agnès, ce sont deux France qui vont s'affronter dans 15 jours : "Quand vous regardez les élites comment ils s'en mettent plein les poches et qu'ils sont complètement déconnectés de la réalité. Je veux dire, il y a un décalage avec celui qui travaille, qui est au smic, celui qui galère pour trouver un emploi. Il y a des cadres, il y a des petits patrons… Cette France-là va voter Marine Le Pen, j'en suis convaincue."
"Macron, c'est un banquier". Dans ce duel, Bruno espère le renfort d'électeurs venus pourquoi pas de la France insoumise. "Je pense que Mélenchon et Marine avaient plus ou moins le même programme pour les bas salaires mais là Macron, c'est un banquier", avance-t-il à chaud, alors que les résultats annoncent Jean-Luc Mélenchon au-dessus de 19% "Moi je ne vois pas quelqu'un qui gagne 1.200 euros aller voter pour Macron."
Cet électorat populaire, Martine veut croire qu'il sera indifférent aux appels à former un Front républicain contre le Front national. "Que ce soit la gauche ou la droite, ils tournent leur veste pour voter contre quelqu'un. Ils ne respectent pas leurs propres idées. Moi je suis désolée, mais c'est anti-démocratique", dénonce-t-elle.
Dans ces conditions, Véronique en est convaincu, Marine Le Pen peut faire mentir les sondages et analyses qui donnent Emmanuel Macron net favori du second tour : "Le plafond de verre moi j'y crois pas du tout. On a vu le Brexit, on a vu Trump, on a vu tout ça donc ça peut changer et on y croit énormément." Il leur reste deux semaines pour imposer ce qu'ils appellent "la vraie alternance".