Les petites phrases assassines étaient bien au rendez-vous. François Fillon, candidat à la primaire de la droite, a fait un bilan sans concessions de la politique de François Hollande, affirmant qu'il fallait "mettre un point final à ce quinquennat d'échecs", samedi, lors de la première journée de l'université d'été de son parti, Les Républicains.
"La présidence de François Hollande s'achève dans la médiocrité et le désordre, le bilan est calamiteux et les ministres s'empressent de quitter le Titanic. Jamais je n'ai vu une telle décomposition, une telle pagaille", a-t-il insisté, faisant écho à la récente démission d'Emmanuel Macron. Le député de Paris n'a pas manqué, non plus, de tacler Nicolas Sarkozy, son rival dans la primaire LR.
Des piques contre Sarkozy. François Fillon a multiplié les piques contre l'ancien chef de l'Etat - sans citer son nom -, à propos notamment du combat à mener contre "la firme FN". "Nous avons la responsabilité de battre la firme Le Pen et son programme de déroute économique. Et il faut la battre, non pas en copiant l'extrême droite, mais en étant simplement et fermement la droite française qui sait ce qu'elle est et ce qu'elle veut", a-t-il lancé, reprenant une accusation régulièrement formulée contre Nicolas Sarkozy par la gauche ou certains de ses adversaires du centre et de droite.
"Bien des électeurs du Front National sont disposés à nous rejoindre dès lors que nous sommes solides sur nos valeurs et intègres dans notre démarche. Ces électeurs détectent très bien ceux qui veulent les instrumentaliser. En revanche, ils respectent - comme d'ailleurs les électeurs déçus par la gauche ! - ceux qui ont un cap et une conduite digne", a-t-il insisté.
Fillon : "lorsque j'étais PM de N. Sarkozy, il m'est arrivé d'avoir doutes et désaccords avec le PR. Mais jamais je ne les ai exposés"
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 3 septembre 2016
"Jamais je n'ai été déloyal". L'ex-Premier ministre a également affirmé qu'il fallait "restaurer le crédit" des institutions, car "ce crédit n'a pas été seulement atteint ces dernières années par des affaires judiciaires", a-t-il ajouté, en allusion aux affaires dans lesquelles est cité le nom de Nicolas Sarkozy, mis en examen dans deux d'entre elles. La seule fois où François Fillon a prononcé le nom de l'ancien président a été pour faire remarquer que "moi, lorsque j'étais Premier ministre de Nicolas Sarkozy, il m'est arrivé d'avoir des doutes ou des désaccords avec" lui. "Mais jamais, je ne les ai exposés sur la place publique (...) jamais je n'ai été déloyal", même si "parfois, j'ai serré les dents".