Et maintenant ? Depuis l'annonce surprise de François Hollande jeudi soir, exprimant son souhait de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2017, tous les regards sont désormais braqués vers Manuel Valls. Le Premier Ministre ne s'en cache pas : il se tourne vers la présidentielle et la Primaire de la gauche, mais ne souhaite pas précipiter les annonces. Samedi après-midi, il était attendu à la convention parisienne de la Belle Alliance Populaire (organe encadrant les futures primaires) organisée par le Parti socialiste et ses alliés. Mais point de Premier ministre à l'horizon et l'ombre des absents a plané tout au long du meeting.
"Sa place n'était pas ici". Alors que François Hollande se fait ovationner, les vallsistes expliquent pourquoi le Premier ministre n'est pas venu. "Sa place n'était pas ici", répond le député Philippe Doucet, un fidèle de Manuel Valls. "S'il vient ici pour se déclarer, il préempte la Belle Alliance Populaire, et ce n'est pas correct par rapport aux autres", explique-t-il encore. "Le plus simple était qu'il ne soit pas là", par correction vis-à-vis des autres socialistes, potentiels candidats à la primaire de janvier. Au même moment, dans son fief d'Evry, le Premier ministre déambulait dans les allées du Téléthon, accompagné de plusieurs journalistes, attentifs à la moindre déclaration et au moindre regard du probable futur candidat.
"Merci François ! " Alors que Manuel Valls fait attendre une candidature qui ne fait aucun doute, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon ont également décliné l'invitation. A cette gauche émiettée, il reste quelques coups à distribuer à François Fillon et la défense du bilan du quinquennat de François Hollande, assurée par Marisol Touraine, ministre de la Santé, et Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du parti. "Merci François pour le travail que tu as fait et le combat que tu as mené", clame-t-il à la tribune. Sous les applaudissements, il lance : "Merci ! Tu es l'honneur de la gauche !"
Guerre d'ego. La salle est immense. La foule, beaucoup moins. De nombreux militants restent déboussolés : "Circonspect mais interrogatif", pour l'un. Un autre lâche : "Certains membres du PS ont savonné la planche à François Hollande. Ces gens on a pas besoin d'eux !" Manuel Valls ne fait pas l'unanimité. "Maintenant, il faut absolument parler du fond !", s'agace une militante PS avant d'ajouter : "Il est grand temps que la guerre des ego se termine".