Manuel Valls était en opération reconquête dimanche dans le Nord. Sur ces terres historiquement de gauche, la politique du gouvernement provoque déception et incompréhension. La loi El Khomri fait partie de ces mesures que plusieurs militants socialistes de cette fête de la rose à Wattrelos n'apprécient pas.
Anthony, élu municipal, est l'un d'eux. "Si on plafonne les indemnités des prud'hommes, les grandes sociétés qui savent qu'elles ont la trésorerie pour pouvoir faire face ne vont pas s'empêcher de licencier abusivement. Ils essaient de retrouver les solutions pour limiter le chômage et augmenter les embauches, mais cette solution pour moi n'est pas la bonne", estime-t-il.
"On n'a plus rien". Dans ce Nord où les socialistes enregistrent défaites électorales sur défaites électorales, les militants réclament une politique plus à gauche. "Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas. Ce n'est pas étonnant que le Front national monte", lance l'un d'entre eux. "Ils nous enlèvent tous nos trucs de retraités, on n'a plus rien", ajoute une militante.
Manuel Valls "pas tout à fait assez à gauche". Une ancienne députée résume ce que ressentent beaucoup de ses camarades à propos de Manuel Valls : "Il n'est pas tout à fait assez à gauche pour mon goût mais il est plus à gauche que la droite", s'amuse-t-elle. Dimanche devant les militants, Manuel Valls a dénoncé les divisions de la gauche et mis en garde contre "la tentation mortelle de tirer contre son propre camp". A un peu plus d'un an de la présidentielle, il reste encore beaucoup de travail à François Hollande et son Premier ministre pour tenter de remobiliser son électorat.