Jean-Luc Mélenchon s'en est pris nommément mardi, de la tribune de l'Assemblée nationale, à l'un des journalistes de Radio France qui enquêtent sur les comptes de sa campagne présidentielle. "Expliquez-moi voir pourquoi un fonctionnaire du service public de la radio d'État peut prétendre diriger une prétendue cellule d'investigation et être en même temps l'animateur d'une société de communication, ce qui est le cas de Monsieur Sylvain Tronchet", a accusé le député La France insoumise, dans l'hémicycle.
"Qui sont les autres clients de cet homme ?" Après la diffusion d'une enquête de franceinfo sur des soupçons de surfacturation lors de sa campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait déjà traité les journalistes de la radio d'"abrutis", "menteurs et tricheurs", sur les réseaux sociaux, entraînant le dépôt d'une plainte par Radio France. Mardi, il s'exprimait à l'Assemblée à l'occasion du débat sur les propositions de loi "fake news". "Comment se fait-il que l'on ne saura jamais qui sont les autres clients de cet homme ? Pour qui il travaille ?", a lancé l'élu. "J'en ai pris un, j'aurais pu en prendre dix comme ça. Il y a des paquets, c'est-à-dire des gens qui ont une activité que plus personne ne contrôle", a-t-il encore dit.
.@JLMelenchon souhaite "des obligations déontologiques" pour les médias et s'attaque aux "journalisimes" et à leurs "soi-disant" services d'investigation et de décryptage. Cc @LibeDesintox@decodeurs#DirectANpic.twitter.com/JHCElUoSCd
— LCP (@LCP) 20 novembre 2018
Auto-entrepreneur pour donner des cours. Joint par l'AFP, Sylvain Tronchet s'est refusé à tout commentaire, précisant juste avoir créé une société en auto-entrepreneur pour donner des cours en école de journalisme. À l'Assemblée, le leader de LFI s'en est pris aussi aux "prétendus services d'investigation de certains journaux qui n'investiguent rien du tout, qui se contentent de recopier les pièces qu'ils ont achetées par corruption à l'intérieur des services de justice et qui vous distribuent ça sans aucun recul". L'enquête de franceinfo porte sur des soupçons de surfacturations lors de la campagne présidentielle de 2017, de la part de la société Mediascop détenue par la directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon, Sophia Chikirou.