Edouard Philippe et Jean-Michel Blanquer dans un lycée de Nancy le 13 décembre 2019. 1:37
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Charlotte Baechler, édité par Céline Brégand , modifié à
Le Premier ministre et le ministre de l'Education nationale ont échangé avec des enseignants sur la réforme des retraites vendredi soir, à Nancy, mais ont peiné à convaincre. "Je ne vois pas trop l'intérêt de cette soirée, ça ne m'a pas du tout convaincue mais plutôt persuadée que je devais être dans la rue mardi", a réagi l'une d'entre eux au micro d'Europe 1. 
REPORTAGE

Vendredi soir, dans le gymnase du lycée Georges de la Tour à Nancy, en Meurthe-et-Moselle, Edouard Philippe a accordé une heure d'échanges sur la réforme des retraites aux enseignants avant de repartir à Paris pour une réunion consacrée à l'organisation des transports à Noël, et de laisser Jean-Michel Blanquer poursuivre le débat

"Revaloriser progressivement les rémunérations des enseignants"

Les professeurs présents ont posé plusieurs questions sur la pénibilité, les primes ou l'âge pivot. Mais la revalorisation des salaires était sur toutes les lèvres. Laurent, professeur d'économie, a interpellé le Premier ministre sur ce thème : "C'est un engagement fort mais avec quel argent ? Car ça nécessiterait d'augmenter les salaires d'environ 25%. A priori, le coût de la revalorisation serait, d'après monsieur Macron, une dizaine de milliards d'euros." L'enseignant est applaudi par ses collègues. 

Si Edouard Philippe lui accorde raison, il rétorque : "C'est évidemment infaisable en une fois. La réforme des retraites ne s'applique pas demain matin pour tout le monde puisqu'on a dit qu'elle s'appliquait à partir de 2022 pour les entrants et à partir de 2025 pour les gens qui sont nés après 1975. On a une dizaine d'années pour revaloriser progressivement les rémunérations des enseignants."

"Cette soirée ne m'a pas du tout convaincue"

Une réponse pas assez concrète pour Anémone, professeure dans un collège nancéen, qui se dit déçue du débat. "Une question qui dure 20 secondes et une réponse qui dure huit minutes, c'est pas un débat", estime-t-elle. "On n'a pas la possibilité de renchérir ou de reposer une question plus précisément sur un thème donné. Je ne vois pas trop l'intérêt de cette soirée, ça ne m'a pas du tout convaincue mais plutôt persuadée que je devais être dans la rue mardi."

Une bonne partie des enseignants présents vendredi soir dans ce lycée de Nancy ont décidé eux aussi de descendre dans la rue le 17 décembre, répondant à l'appel des syndicats