Jean-Marie Le Pen s'est rendu mardi matin au pied de la statue de Jeanne-d'Arc, place des Pyramides, à Paris, entouré d'environ deux cents fidèles, où il a déploré "qu'il n'y ait plus le grand défilé populaire" supprimé par le FN. Le fondateur du parti d'extrême droite, qui fêtera ses 90 ans en juin, a déposé une gerbe de roses blanches, barrée de l'inscription "Fidélité à Jeanne", au pied de la statue, avant de se recueillir un instant.
"Je regrette qu'il n'y ait plus le grand défilé populaire". Sans estrade ni micro, Jean-Marie Le Pen n'a cette année prononcé aucun discours, alors que l'hommage à Jeanne-d'Arc, chaque 1er mai, était autrefois l'un des événements annuels les plus importants du parti, réunissant plusieurs milliers de partisans. "C'est une tradition nationale que je respecte, je regrette simplement qu'il n'y ait plus le grand défilé populaire qu'il y avait chaque année et que le Front national a supprimé pour des raisons que je conteste, évidemment", a déclaré celui qui s'était qualifié pour le second tour de la présidentielle en 2002, et qui était accompagné mardi par son épouse, Jany Le Pen.
Le père ironise sur la fille. Exclu du Front national, Jean-Marie Le Pen en a également perdu la présidence d'honneur en mars dernier, lorsque sa fille Marine a supprimé cette fonction honorifique des nouveaux statuts du parti. L'héritière du parti d'extrême droite était pour sa part au même moment à Cannes, puis à Nice, également pour rendre hommage à la Pucelle d'Orléans. "Je crois que Nice est la seule ville de France où il n'y a pas de statue de Jeanne d'Arc! C'est pour ça qu'elle va à Cannes déposer sa gerbe!", a ironisé Jean-Marie Le Pen, salué par plusieurs drapeaux français ainsi que ceux du Parti de la France, présidé par Carl Lang, présent, et quelques fanions aux couleurs du Front national.