Édouard Philippe et François Bayrou se sont rendus un hommage réciproque et appuyé à Pau samedi, au moment où le MoDem dirigé par l'ex-garde des Sceaux veut imposer sa marque dans la majorité menée par le Premier ministre.
"Vous avez sur les épaules une tâche que probablement notre histoire n'a pas confié souvent, qui est une tâche de reconstruction (...) de la confiance dans notre avenir", a souligné le maire de Pau dans son discours lors de l'inauguration de la Foire de la ville. "Pour cette tâche immense, non seulement nous sommes à vos côtés, mais nous avons confiance en vous", a poursuivi François Bayrou, exprimant également au passage sa "confiance" au président Emmanuel Macron.
Flot de louanges. L'éphémère ministre de la Justice a longuement insisté sur "les qualités personnelles" du chef du gouvernement, issu de LR et proche d'Alain Juppé, qui lui aussi cherche à imprimer davantage sa marque en cette période de rentrée. "Intelligent", "cultivé", "brio", "distance", "humour", "maire très apprécié": "aucun élément ne vous manque", a notamment loué le Béarnais au sujet du Normand, apte selon lui "à mettre à distance les vagues qu'on sait épisodiques".
Heureux d'inaugurer la #FoiredePau2017 avec François @Bayrou ! pic.twitter.com/ieuKj9LlrY
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 9 septembre 2017
Renouer la confiance entre gouvernement et élus locaux. Dans ce flot de louanges, le patron du MoDem, qui a demandé cette semaine à l'exécutif de faire davantage pour un véritable "projet social", a toutefois glissé quelques suggestions politiques. "Il est capital que se renoue la confiance entre les maires, les élus et le pouvoir central. Car c'est le tissu du pays. De même que les associations sont le tissu du pays", a-t-il estimé. Il a ainsi réitéré sa proposition d'un "statut de l'emploi associatif", "pas de même nature que l'emploi privé". "Je sais, vous me l'avez dit, que vous y travaillez", a indiqué François Bayrou.
"La tâche est immense ? Et alors ?". Édouard Philippe n'a lui non plus pas été avare de compliments sur son hôte: "homme de culture", "intellectuel" mais "indissociable des engagements dans la vie de la cité". "La tâche est immense ? Et alors ?", a lancé, bravache, le Premier ministre, passant à nouveau en revue les réformes du gouvernement, "cohérentes entre elles". "Il faut avancer, et il faut faire tout (ces réformes) cela ensemble, mais il faut le faire avec calme, avec détermination et avec sérénité, et c'est exactement, l'état d'esprit dans lequel je me trouve et dans lequel je vais rester", a assuré Édouard Philippe.