Ça y est, c'est fait : Nicolas Sarkozy est candidat. Après des semaines de rumeurs, c'est finalement dans un livre, "Tout pour la France" (Plon), que l'ancien chef de l'Etat a décidé d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle. "La France exige qu'on lui donne tout. J'ai senti que j'avais la force pour mener ce combat à un moment si tourmenté de notre histoire", écrit celui qui a désormais quitté la présidence des Républicains. Une situation inédite sous la Ve République. Alors, à quoi va ressembler le candidat Sarkozy version 2017 ?
Que va-t-il faire dans les prochains jours ? L'ancien chef de l'Etat l'a promis à de maintes reprises : il va occuper le terrain pour distancer ses concurrents et multiplier les sorties. Après la publication mercredi de son livre et le soir une participation à un 20 heures, il tiendra jeudi son premier meeting de campagne à Châteaurenard. Le maire de la ville, Bernard Reynes, aime à répéter qu'il retrouve le candidat de 2007 avec "la même énergie, le même plaisir". Celui qui est aussi secrétaire national des Républicains est en train de peaufiner les derniers détails : "Nous allons mettre à disposition un gymnase. On attend 2.500 personnes voire plus, il y a une grosse envie". Auparavant, le candidat Sarkozy visitera dans l'après-midi une exploitation agricole où il doit rencontrer les jeunes agriculteurs.
Puis, la machine se mettra en route : Nicolas Sarkozy s'offrira une nouvelle tribune nationale en participant au campus des Jeunes Républicains au Touquet les 27 et 28 août. A noter que le campus, qui devait se tenir le 3 septembre à Marseille, a été avancé pour des raisons de sécurité. Officiellement. Plus officieusement la date coïncide avec les meetings de rentrée de François Fillon et d'Alain Juppé. Enfin, il y aura aussi l'université d'été du parti à La Baule le 3 septembre qui devrait là encore permettre à l'ancien chef d'Etat d'occuper le terrain.
Qui sont ses soutiens ? Outre les sarkozystes pur jus tels Brice Hortefeux, Guillaume Peltier, Guillaume Larrivé, Eric Ciotti ou le plus récent Laurent Wauquiez, les soutiens de poids se sont multipliés ces derniers jours. Il y a d'abord eu le 18 août Eric Woerth, actuel secrétaire général du parti. L'ancien ministre a officialisé son soutien à Nicolas Sarkozy dans un entretien à L'Alsace.
Le lendemain, c'était au tour du maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, de rallier Nicolas Sarkozy dans une interview au Figaro. Une annonce plutôt surprenante pour celui qui avait vivement critiqué la dérive identitaire du chef des Républicains mais qui constitue une prise de choix pour Nicolas Sarkozy. Le 21 août, c'est un poids-lourd du Sud qui a suivi le mouvement. Christian Estrosi, président de la région, PACA, estime ainsi dans le JDD que Nicolas Sarkozy est "le meilleur candidat" pour faire "face à la menace intérieure et extérieure que nous connaissons". Enfin, Christian Jacob, ex-lieutenant de Jean-François Copé, a annoncé lundi 22 août sur Europe 1 son soutien au chef des Républicains, qui "a démontré sa capacité d'écoute et de rassemblement de notre famille politique".
Chez les plus jeunes aussi, plusieurs cadres s'engageront aux côtés de Nicolas Sarkozy. "Je soutiens Nicolas Sarkozy car c'est celui qui a le plus d'expérience et d'énergie", affirme à Europe 1 le secrétaire général des Jeunes Républicains, Geoffrey Carvalhinho. "Il va gagner cette primaire, il y a une envie de Nicolas Sarkozy, veut-il croire. L'ancien président des Jeunes Républicains, Stéphane Tiki, annonce lui aussi son soutien à l'ancien président car c'est "celui qui a l'énergie, la compétence pour rassurer la population d'un point de vue économique et sécuritaire".
Quel programme ? "Compétitivité, liberté, autorité, vérité et identité" : voilà les cinq chapitres que Nicolas Sarkozy développe dans son livre. "C'est un positionnement centré sur des sujets lourds", révèle à Europe 1 le sénateur Roger Karoutchi. Selon ce dernier, l'ancien président répondra à des questions comme : "qu'est-ce que la nation ? Comment préserve-t-on la République face à la montée du communautarisme ? Finalement, qu'est-ce que la France ?" En terme de propositions plus économiques, note Le Point, il faut noter le "rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées ", "le passage de l'âge de la retraite à 63 ans en 2020, puis à 64 ans en 2025" , "la suppression de l'ISF "," une baisse de 10 % de l'impôt sur le revenu dès l'été 2017"… D'autres propositions devraient suivre car "Tout pour la France" n'est pas un livre programmatique.