Des élus issus de tout "l'arc républicain" se sont retrouvés mercredi soir à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, pour une réunion publique "peu banale", par son éclectisme politique, destinée à lancer la collecte des signatures contre la privatisation d'Aéroport de Paris (ADP). "Nous sommes dans une réunion peu banale, avec des parlementaires de toutes ces sensibilités, des parlementaires centristes, des parlementaires de droite, on est dans une configuration assez inhabituelle", a relevé le député PCF Stéphane Peu, organisateur de l'événement, en introduisant le meeting.
Objectif de la réunion : lancer la campagne pour rassembler en neuf mois les 4,7 millions de signatures nécessaires pour organiser un référendum contre la privatisation d'ADP.
"L'intérêt supérieur de la nation"
Assis sur la scène de la Bourse du travail, devant environ 250 personnes dont quelques syndicalistes agitant à l'occasion des drapeaux CGT : les députés LR Gilles Carrez et François Cornut-Gentille, les députés LFI Clémentine Autain et Eric Coquerel, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, notamment.
Dans la salle se trouvaient également les sénatrices Esther Benbassa (EELV) et Sophie Taillé-Polian (Générations), le patron des sénateurs PS Patrick Kanner ou encore le député Boris Vallaud (PS). Auprès de la presse, Eric Coquerel a salué un meeting "historique", disant n'avoir jamais participé à une réunion avec des élus issus d'horizons politiques si différents, de surcroît dans une Bourse du travail. Ciment de cet œcuménisme, "la défense de ce qu'on considère comme l'intérêt supérieur de la nation", a souligné Stéphane Peu.
Déjà plusieurs centaines de milliers de signatures
Interrogée sur BFM, Marine Le Pen a dénoncé le "sectarisme" des organisateurs, le Rassemblement national n'ayant pas été invité. Son parti avait incité le 13 juin les Français à soutenir en masse l'initiative, jugeant "nécessaire d'envoyer un signal fort au gouvernement". Initié par des parlementaires PS, le référendum d'initiative partagée (RIP) a été enclenché il y a deux mois avec des députés et sénateurs allant de LFI à LR.
Les opposants aux projets dénoncent une "absurdité financière" et l'abandon au privé d'un outil stratégique, à l'heure de la transition écologique. Ils s'opposent également à la privatisation d'une entreprise qui est un "monopole de fait". Environ 200.000 signatures ont été réunies depuis l'ouverture de la collecte, selon la CGT.