En échangeant avec son ami Nicolas Hulot vendredi dernier, Corinne, la libraire de Saint-Lunaire, a eu comme un mauvais pressentiment. "Je lui ai souhaité une bonne rentrée, et il m'a dit : 'Je ne sais pas, on va voir…'", rapporte-t-elle au micro d'Europe 1. Vingt-quatre heures après la démission surprise du ministre de la Transition écologique et solidaire, cette phrase, somme toute anodine, prend un sens bien particulier.
Sa seule ambition : "changer le monde". Il y a trois semaines, le maire de Saint-Lunaire, Michel Penhoët, très proche de l'ex-ministre, a longuement discuté avec lui. Il avoue n'avoir rien vu venir. "Je lui avais dit que sa première année était très positive, et il m'avait donné sa feuille de route. Je l'ai trouvé très décontracté", témoigne-t-il sur Europe 1. Comme ses administrés, l'édile juge que le départ de Nicolas Hulot est une grande perte, à la fois pour le gouvernement et pour l'écologie. "C'est quelqu'un d'extrêmement sensible, qui aime les autres. Il n'a aucune ambition ce gars-là, si ce n'est de changer le monde", assure-t-il.
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"Un petit mot pour le remercier". Dans les rues de Saint-Lunaire, les habitants discutent de ce qui a pu pousser le ministre à dire stop. "Il s'était peut-être donné une limite du nombre de couleuvres à avaler", ose Michel Penhoët, qui confie avoir envoyé "un petit mot" à son ami "pour le remercier, et lui dire qu'il pouvait être fier de ce qu'il avait fait."
"Nicolas n'est pas satisfait". Tous ici ont un sentiment de gâchis. "Je suis triste, parce que Nicolas n'est pas satisfait de ce qu'il aurait pu faire. Je pense qu'il a eu énormément de mal à prendre la décision de partir. Il aime la perfection, et c'est ce qui fait sa valeur", avance Gilles, un ami de Nicolas Hulot depuis 40 ans. Reste une interrogation pour le maire de Saint-Lunaire : maintenant que Nicolas Hulot a pris le large, "qui va faire bouger les lignes ?"