Parfois, l'actualité relègue les intrigues politiques et les guerres intestines au second rang. Dimanche, avec l'annonce de l'hospitalisation en urgence de Jacques Chirac à l'hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, les principaux leaders du parti Les Républicains, les candidats à la primaire en tête, ont mis de côté leurs divergences pour rendre hommage à l'action de celui qui a occupé l'Elysée entre 1995 et 2007.
"Lui avait compris…" Parmi eux, Bruno Le Maire, qui se trouvait à Sète pour détailler les propositions de son "contrat présidentiel", a longuement évoqué le cas de Jacques Chirac, et la filiation qu'il revendique avec lui. Un hommage qui lui permet néanmoins de tacler en filigrane certains de ses rivaux à droite, Nicolas Sarkozy en tête : "Je veux rendre ici un hommage appuyé, un hommage ému au président de la République Jacques Chirac avec qui j'ai travaillé avec tant de bonheur parce que lui avait compris, Jacques Chirac, qu'on ne résout rien uniquement par la force, et que la force sans le droit provoque toujours des malheurs."
Référence à l'intervention américaine en Irak. En tant qu'ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin lorsque celui-ci occupait Matignon, Bruno Le Maire a aussi évoqué l'un des moments forts des douze ans de "Chiraquie" en terme de politique étrangère : le refus de soutenir l'intervention américaine en Irak en 2003. "Lui avait compris que le changement de régime sans perspective politique créé toujours du désordre, en Irak comme en Libye. Lui avait compris que la France est forte quand elle reste indépendante, et que si par moments il faut s'éloigner de notre allié américain parce que nous ne partageons pas les mêmes analyses, et bien il faut avoir le courage de le faire. L'accord que nous avons conclu avec Berlin et avec Moscou en 2003 a permis de sauver l'honneur de la France, l'honneur de l'Europe, et l'honneur des Etats-Unis."