Alors que la FNSEA appelle à une grande mobilisation nationale lundi, Emmanuel Marcon tente tant bien que mal de marquer à nouveau son opposition à l'accord de libre échange avec le Mercosur. Mais, en face, la Commission européenne pousse en faveur du traité qu'elle veut signer rapidement.
La menace d'une nouvelle révolte des agriculteurs se précise. La FNSEA appelle effectivement à une grande mobilisation nationale, lundi, jour de l'ouverture du G20 au Brésil . Emmanuel Macron y assistera avant sa tournée en Amérique latine et il compte marquer à nouveau son opposition à l'accord de libre échange avec le Mercosur. Mais la France a-t-elle vraiment les moyens de le bloquer ?
Trouver une minorité de blocage
C'est à Bruxelles que tout va se jouer et la partie s'annonce serrée. La Commission européenne pousse en faveur du traité qu'elle veut signer rapidement. Elle est surtout appuyée par l'Allemagne et l'Espagne . En face, la France tente de trouver une minorité de blocage au Conseil européen, c'est-à-dire quatre pays représentant au moins 35% de la population de l'Union. Or, pour le moment, Paris n'a que deux alliés, l'Autriche et la Pologne. Emmanuel Macron et Michel Barnier font donc leur maximum pour convaincre leurs partenaires indécis. S'ils échouent, pour être appliqué, l'accord devra alors être ratifié par le Parlement européen, mais aussi par l'ensemble des parlements nationaux.
Ce qui devrait bloquer en France puisque la grande majorité de la classe politique est contre le texte. Pour contourner un vote du Parlement français, la Commission européenne pourrait alors adopter une autre stratégie en coupant le traité en deux, de manière à faire passer ses dispositions les plus controversées en vertu de sa compétence exclusive sur la politique commerciale. Pour adopter le Mercosur, il faudrait tout de même un vote au Parlement européen où cela devrait se jouer dans un mouchoir de poche.