"Montage grossier", "boule puante", voire tentative d'ingérence de l'UE : le camp Le Pen s'est élevé dimanche contre les accusations de détournement d'argent public européen visant leur candidate, à sept jours du second tour de la présidentielle. Marine Le Pen et ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen au cours de leurs mandats d'eurodéputés, selon un nouveau rapport remis en mars à la justice française et révélé samedi par Mediapart.
"A chaque fois qu'elle est candidate, on lui sort une boule puante"
"C'est un office contre lequel nous avons déposé plainte à deux reprises" et il y aura "évidemment une troisième plainte", a indiqué dimanche le président du RN Jordan Bardella à Cnews/Europe 1/Les Echos. "Les Français ne seront pas dupes des tentatives de l'Union européenne et des institutions européennes" pour "s'ingérer dans la campagne présidentielle et nuire à Marine Le Pen", a-t-il affirmé. "Le pays où le pouvoir tente de (ndlr : criminaliser) les opposants par des montages grossiers s'appelle une dictature", a aussi réagi sur Twitter Philippe Olivier, conseiller spécial de la candidate d'extrême droite.
"A chaque fois qu'elle est candidate, on lui sort une boule puante, à quelques jours de l'élection. Cela vient généralement d'ailleurs de l'Union européenne, d'une manière ou d'une autre", a relevé sur RMC Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen. "Coup tordu, mensonges, violence verbale... Je pense que l'équipe Macron est tellement fébrile qu'elle est prête à tout. L'Union européenne vient au secours de son petit soldat", selon lui.
Trois proches de Marine Le Pen également visés
Le rapport de l'Olaf, dont Mediapart publie des extraits, concerne les frais que peuvent utiliser les groupes politiques et que Marine Le Pen et ses proches auraient utilisés à des fins de politique nationale, pour des dépenses personnelles ou pour des prestations au profit de sociétés commerciales proches de son parti, le Rassemblement national et du groupe parlementaire d'extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL).
L'Olaf met en cause Marine Le Pen, trois autres anciens députés européens -son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN-, et l'ENL. Selon le rapport, la candidate aurait personnellement détourné environ 137.000 euros d'argent public du Parlement de Strasbourg entre 2004 et 2017.
Depuis juin 2017, Marine Le Pen est par ailleurs poursuivie dans l'enquête menée à Paris sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen d'assistants du parti. Elle est mise en examen pour "détournement de fonds publics" et "complicité" de ce délit.