Le député insoumis Adrien Quatennens a été radié pendant quatre mois du groupe LFI à l'Assemblée nationale, selon un communiqué du parti. Cela fait suite à sa condamnation ce mardi matin à quatre mois de prison avec sursis pour "violences" sur son épouse, dans une procédure de plaider-coupable.
Le député Adrien Quatennens , condamné mardi à 4 mois de prison avec sursis notamment pour des violences sur son épouse, est écarté pour la même durée de son groupe politique à l'Assemblée, ont annoncé les députés insoumis dans un communiqué. "Fidèles à notre engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes, nous nous devions de prendre collectivement une décision politique", a déclaré le groupe, radiant temporairement Adrien Quatennens "jusqu'au 13 avril 2023".
Son retour est "conditionné à l'engagement de suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes".
La Nupes peut-elle se fissurer sur cette affaire ?
Une décision que regrette la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain : "La décision que l'on attend, c'est la démission d'Adrien Quatennens, qui ne peut pas siéger avec la Nupes". La Nupes va-t-elle se fissurer sur cette affaire ? D'autres parlementaires de cette alliance de gauche appellent aussi à la démission du député, qui s'est mis en retrait de la coordination de LFI en septembre.
"Un député condamné pour violences conjugales ne peut pas siéger. Il doit démissionner. Par respect pour les femmes, pour nos combats et les valeurs que nous défendons", a tweeté la députée Sandrine Rousseau, finaliste de la primaire écologiste en 2021.
Quatennens déjà en retrait de son activité parlementaire
"C'est une décision judiciaire sérieuse, une peine conséquente, grave, (...) est-il en situation de défendre la cause commune qui est la nôtre, y compris la cause des féministes ?", a interrogé le député communiste Sébastien Jumel. Pour Sophie Taillé-Polian, députée représentante des écologistes dans l'intergroupe Nupes, "c'est un plaider-coupable et il a quand même eu quatre mois avec sursis, donc on peut imaginer que les faits sont avérés et lourds".
"S'il avait été socialiste, je peux vous dire qu'il aurait été exclu", a déclaré pour sa part Arthur Delaporte (PS). Le groupe LFI a expliqué qu'il tentait de concilier "la décision de justice prise après enquête, le principe féministe de prendre au sérieux la parole des femmes, une volonté de gradation des sanctions" et le fait qu'"Adrien Quatennens est d'ores et déjà mis en retrait de son activité parlementaire depuis trois mois".
Jugé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC ou "plaider-coupable"), le député, en jean bleu et doudoune noire, était présent lors de l'homologation par un juge de sa peine, qu'il avait préalablement acceptée sur proposition du parquet. Son épouse, avec qui il est engagé dans une procédure de divorce conflictuelle, était également présente, accompagnée d'un avocat.