Le président LR de la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla, Philippe Bas, a réclamé jeudi de la "transparence" et jugé "fragile" la thèse de l'employé assurant une simple fonction d'organisation à l'Élysée.
Benalla bientôt entendu au Sénat ? Il a aussi confirmé que la commission d'enquête, dont le travail est de s'assurer du bon fonctionnement des institutions et ne doit pas empiéter sur le travail d'enquête de la justice, n'exclut pas d'entendre Alexandre Benalla. "On verra dans une dizaine de jours, on a déjà un calendrier chargé à partir de la semaine prochaine", a-t-il noté sur LCI.
La sécurité du président doit être assurée par un service de l'État. Après les premières auditions réalisées par la commission en juillet, "il apparaît vraisemblable, malgré les dénégations, qu'Alexandre Benalla a rempli une fonction de protection personnelle du chef de l'État alors que, dans nos institutions, c'est la responsabilité d'un service de l'État", a-t-il également remarqué dans un entretien au Figaro. Or, la protection du président "ne peut reposer sur un arrangement privé", car "face au risque terroriste, il en va de la personne du président mais aussi de la continuité de l'État et de la stabilité de nos institutions".
La thèse de la fonction de Benalla "paraît pour le moins faible". S'"il n'est pas exclu qu'un certain nombre de réponses faites [par certaines personnes auditionnées] aient été concertées", "la thèse officielle d'un employé qui se consacrait uniquement à une fonction d'organisation sans prendre part à la protection du président paraît pour le moins fragile", souligne-t-il.
"La transparence ne saurait être à géométrie variable !" Par ailleurs, la commission, qui a reçu une majorité des documents internes demandés, n'a "toujours pas la fiche de poste et le salaire d'Alexandre Benalla", regrette Philippe Bas. "La transparence ne saurait être à géométrie variable !"
"Cette information relève du secret de la défense nationale ? Est-ce que la rendre publique met en péril des institutions ?", a-t-il interrogé sur LCI. "Savoir exactement ce qu'Alexandre Benalla faisait à l'Élysee n'est pas une exigence disproportionnée".
Pourquoi Benalla a-t-il conservé "la confiance" de l'Élysée ? Il se dit aussi frappé, non pas par "la sanction infligée en mai" par l'Élysée à Alexandre Benalla, mais par "la confiance maintenue" à un collaborateur qui avait "manqué à ses devoirs". Une confiance qui n'a cessé que "lorsque les médias s'emparent de l'affaire", a-t-il remarqué sur LCI.