Le chef de cabinet du président de la République, François-Xavier Lauch, s'est déclaré mercredi au Sénat "choqué" par la violence des images montrant Alexandre Benalla s'en prendre à un manifestant le 1er mai.
Il "agi en dehors de ses fonctions". "Je peux vous dire qu'en voyant cette vidéo, j'ai été choqué, j'ai vu à la fois une scène d'affrontement violent (...) une scène d'intervention d'une personne qui est manifestement M. Benalla, et qui à l'évidence a agi en dehors de ses fonctions à la présidence de la République", a déclaré François-Xavier Lauch devant la commission sénatoriale enquêtant sur cette affaire.
"J'ai alors souhaité appeler M. Benalla immédiatement, je l'ai fermement sermonné, il a reconnu sa présence sur les lieux de la manifestation", a poursuivi le chef de cabinet d'Emmanuel Macron qui était alors en Nouvelle-Calédonie pour préparer la venue du président. "Il a été très clair sur le fait qu'il ne m'avait pas sollicité moi, chef de cabinet, pour être" sur les lieux de la manifestation, a ajouté le haut fonctionnaire lors de cette audition très attendue.
"Il a justifié son comportement par sa volonté d'aider les policiers pris à partie par des manifestants violents qui avaient, je le cite de mémoire, 'jeté des projectiles sur les forces de l'ordre'", a-t-il ajouté. "Il s'agit d'un comportement individuel fautif à dissocier du fonctionnement du service que je dirige", a estimé le chef de cabinet.
La sanction immédiatement notifiée. "Je lui ai indiqué immédiatement qu'une sanction a été prise", a-t-il encore dit. "Nous avons décidé avec le directeur de cabinet de lui retirer la préparation et l'organisation des déplacements officiels du président de la République", a ajouté François-Xavier Lauch.
Des fonctions "extrêmement claires". Répondant aux questions insistantes de la commission, François-Xavier Lauch a également "assuré que M. Benalla n'a pas exercé de mission de police" dans le cadre de ses fonctions à la présidence de la République. "Si j'avais constaté cela, il se serait fait là aussi sévèrement sermonner", a-t-il ajouté. Il a reconnu avoir été "informé" qu'Alexandre Benalla disposait d'un permis de port d'arme, mais a assuré ne l'avoir "jamais vu" avec son arme lors des déplacements du chef de l'Etat.
Selon François-Xavier Lauch, les fonctions d'Alexandre Benalla étaient "extrêmement claires", "cadrées" : "l'organisation des déplacements nationaux du président de la République", "l'organisation des événements au palais de l'Elysée" et enfin "la coordination, sous l'autorité du directeur de cabinet, des deux services de sécurité de l'Elysée", en l'occurrence "des choses très administratives", a-t-il pris soin de souligner. A cela s'ajoutait "la préparation des déplacements non officiels du président de la République".