"Il y a un président de la République qui est au travail, qui continue et que rien ne troublera", a déclaré Emmanuel Macron, interrogé jeudi à Madrid sur les conséquences de l'affaire Benalla. "Tout ça est quand même beaucoup une tempête dans un verre d'eau", a estimé le chef de l'Etat, en reprenant une formule utilisée plus tôt dans la journée. "Il s'est passé quelque chose de tout à fait sérieux qui a donné lieu à une réponse immédiate et proportionnée (...) Il y a eu un emballement par voie de presse", a-t-il détaillé devant la presse à l'issue d'un entretien avec le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.
"Je considère que les collaborateurs de l'Elysée ont fait leur travail comme ils le devaient", a-t-il poursuivi, en évoquant les sanctions prises à l'encontre d'Alexandre Benalla, chargé de mission sur la sécurité à l'Elysée qui a été mis en examen pour avoir malmené et frappé deux manifestants le 1er mai. "Ce qui m'importe, c'est qu'une loi sur la formation professionnelle ait pu être votée, que la loi asile et immigration est en train d'être votée... Et nous allons poursuivre les transformations pour le pays (...) C'est ça qui est utile à la France et à nos concitoyens", a-t-il conclu.
Les médias "excités". Plus tôt dans la journée, en déplacement au Pic du Midi, Emmanuel Macron s'en est pris à nouveau aux médias, esquivant les nombreuses questions sur l'affaire Benalla. A un journaliste qui lui demandait à qui le président pensait quand il a déclaré mardi soir devant ses partisans "qu'ils viennent me chercher", le chef de l'Etat a répondu : "D'abord soyez correct avec les gens, ne leur marchez pas dessus." "Et ensuite, vous voyez, vous êtes très excités avec des sujets. Ça fait deux heures, moi, que je suis avec les gens. Vous êtes le seul à en parler", a ajouté le chef de l'Etat. "Sinon on n'en finit plus. Ils sont excités comme tout", a conclu le président, en prenant à témoin les badauds venus le voir.
En haut du Pic du Midi, on lui demande ce qu'il entend par "tempête dans un verre d'eau". Le chef de l'Etat ne répond pas. "Je ne vais pas passer mes journées à commenter les commentaires. On est là. Il faut être avec les gens et sur les sujets", dit-il. Un élu local lance "On l'avait reçu" à propos d'Alexandre Benalla. Et "c'était une personne très sympathique", renchérit un autre. "Et voilà", acquiesce d'un regard complice Emmanuel Macron, qui a exprimé sa "fierté" d'avoir embauché Alexandre Benalla, même s'il revendique la responsabilité de l'affaire. Et lorsqu'un homme lui dit : "Ne vous laissez pas faire", Emmanuel Macron lui répond : "Non il n'en est pas question. Ne vous inquiétez pas."