Affaire des écoutes : Sarkozy fixé lundi sur son appel contre son renvoi au tribunal

© JOEL SAGET / AFP
  • Copié
Europe1.fr avec AFP

Nicolas Sarkozy va-t-il être renvoyé en correctionnelle dans l'affaire de "corruption" et de "trafic d'influence" à la Cour de cassation en 2014 ? 

La justice se prononce lundi sur le recours de Nicolas Sarkozy contre la décision des juges de le renvoyer en correctionnelle dans l'affaire de "corruption" et de "trafic d'influence" à la Cour de cassation en 2014, révélée par des écoutes téléphoniques.

Un procès pour "corruption active" et "trafic d'influence" ? Appelée à se prononcer lundi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait rejeté un précédent recours de l'ex-président contre le réquisitoire du parquet national financier (PNF). Les juges d'instruction avaient suivi l'avis du PNF et ordonné le 26 mars 2018 un procès pour "corruption active" et "trafic d'influence" contre Nicolas Sarkozy, son avocat et ami Thierry Herzog et Gilbert Azibert, ex-magistrat à la Cour de cassation, au terme d'une instruction marquée par des péripéties procédurales.

Ces magistrats réclament un procès pour Nicolas Sarkozy pour avoir, début 2014, tenté d'obtenir auprès de Gilbert Azibert, alors magistrat à la Cour de cassation, des informations confidentielles en marge de l'affaire Bettencourt, où il avait obtenu un non-lieu en 2013. Au cœur de l'accusation : des écoutes de conversations entre Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog interceptées à l'occasion de l'enquête sur le présumé financement libyen de la campagne de 2007 où l'ex-président est notamment mis en examen pour "corruption passive".

Que disent les écoutes ? Selon ces écoutes, Nicolas Sarkozy semblait s'engager à intervenir en faveur de Gilbert Azibert pour lui obtenir un poste à Monaco, que ce dernier n'aura finalement pas. Au dernier moment, Nicolas Sarkozy avait renoncé à ces démarches, revirement qui peut s'expliquer selon les enquêteurs par le fait que Me Herzog et lui comprenaient que leurs téléphones non officiels, dont celui ouvert par l'ex-chef de l'Etat sous le fameux nom d'emprunt de Paul Bismuth, étaient surveillés.

Longtemps contestées par la défense, ces écoutes avaient été validées en mars 2016 par la Cour de cassation, après une âpre bataille judiciaire.