Dans une interview accordée au "Figaro", l'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy n'exclut pas aller plaider sa cause devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). Nicolas Sarkozy a été condamné à 3 ans de prison dont un an ferme pour corruption dans l'affaire des "écoutes".
L'ancien président Nicolas Sarkozy dénonce "une injustice profonde" après sa condamnation à de la prison ferme dans l'affaire dite des "écoutes" et n'exclut pas d'aller devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour que "triomphent le droit et la justice", dans une interview au Figaro mis en ligne mardi.
"L'injustice profonde, choquante, des procédures lancées"
"J'ai ressenti l'injustice profonde, choquante, des procédures lancées contre moi depuis dix ans", affirme-t-il au quotidien, en assurant avoir "conservé (sa) détermination pour que triomphent le droit et la justice, comme cela devrait se produire dans un État de droit". "À chaque fois que ces règles sont bafouées, comme c'est le cas dans cette affaire, mon indignation et ma détermination sont décuplées", clame l'ancien chef de l'Etat, condamné lundi à trois ans de prison dont un ferme pour "corruption et trafic d'influence" dans l'affaire dite des "écoutes", une décision dont il fera appel.
"Peut-être faudra-t-il que ce combat s'achève devant la CEDH"
"Je ne peux en effet accepter d'avoir été condamné pour ce que je n'ai pas fait", affirme Nicolas Sarkozy, en dénonçant un jugement "truffé d'incohérences" et qui "ne fait pas état de preuves, mais d'un faisceau d'indices". Evoquant "un combat de long terme", il rappelle avoir fait appel du jugement. Mais "peut-être faudra-t-il que ce combat s'achève devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH)". "Ce serait pour moi une souffrance que d'avoir à faire condamner mon propre pays, mais j'y suis prêt car ce serait le prix de la démocratie", ajoute-t-il.
Pas de candidature en 2022
S'il "réfute" l'expression "République des juges", car "les magistrats honnêtes et impartiaux sont majoritaires", il s'interroge : "qui voudrait avoir affaire à un magistrat comme le premier vice-procureur du PNF Patrice Amar ?" Interrogé sur son avenir politique, alors que certains à droite voyaient en lui un éventuel "recours" pour la présidentielle de 2022, Nicolas Sarkozy l'assure : "J'avais dit que je ne serai pas candidat à l'élection présidentielle, je le maintiens".
Cela "ne veut pas dire que je ne dirai pas ce que je pense au moment des échéances électorales, l'année prochaine", ajoute-t-il. "Au moment où chacun aura fait valoir ses ambitions légitimes, je dirai qui je soutiens et pourquoi je le fais, en toute transparence avec ma famille politique", assure-t-il, éludant la question d'un éventuel soutien à Emmanuel Macron. "Je suis toujours membre de ma famille politique, je ne l'abandonnerai pas", assure-t-il.