La question est posée. Alors que les révélations autour des rémunérations accordées par François Fillon à sa famille se multiplient, que se passerait-il si le candidat de la droite état finalement empêché de concourir à la présidentielle ? Clamant son innocence, l’intéressé a lui-même fait savoir lors de son passage au JT de TF1 qu’il renoncerait "si [son] honneur était atteint, s’[il] étai[t] mis en examen".
Les scénarios alternatifs se multiplient. Mais changer de candidat serait très compliqué pour Les Républicains car les statuts ne prévoient pas d’autre procédure que la primaire. Et organiser un scrutin express à moins de trois mois de l'élection présidentielle semble matériellement inimaginable. Dans les couloirs, certains échafaudent des scénarios alternatifs : un vote du bureau politique, un congrès, ou même un conclave. "On enferme les anciens présidents, premiers ministres, président des assemblées dans une pièce et on ne les laisse pas sortir sans solution !", suggère un élu.
Fillon ou rien. Mais dans l’entourage de François Fillon on fait bloc. "Un plan b serait délirant, on gagne avec Fillon ou on perd avec Fillon", glisse un membre de l’équipe qui ajoute "malheur à celui qui voudra être Brutus", car plomber son candidat publiquement c'est endosser une très lourde responsabilité qu’à ce stade personne ne veut prendre.
Une roue de secours chez les quinqua ? Pourtant, en s’éloignant un peu du cœur de la machine filloniste, les élus fourmillent d’idées de remplaçants, évoquant les candidats défaits de la primaire ou encore, en sautant une génération, ces quinquagénaires qui ont fait leurs armes sous le mandat de Nicolas Sarkozy : François Baroin, Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse sont des noms qui circulent.