L'étau se resserre en même temps que les revenus gonflent : de nouvelles révélations du Canard enchaîné font désormais état de plus de 900.000 euros brut perçus comme assistante parlementaire et à la Revue des Deux Mondes par l'épouse de François Fillon et 84.000 euros perçus par deux des enfants du candidat de la droite. "Le problème n’est pas de savoir le montant qu’elle a perçu, mais de savoir si elle a travaillé ou non. Ce que fait Le Canard enchaîné montre qu’on est véritablement dans la volonté d’une manipulation", dénonce le député LR Jacques Myard, qui voit là une volonté "de porter atteinte à la campagne de François Fillon".
"Assez surpris" que Bartolone "donne son autorisation". "À qui va profiter le crime ?", s'interroge l'élu des Yvelines sur Europe 1, alors que des policiers se sont rendus mardi à l'Assemblée nationale pour y effectuer des vérifications. "Ce que je constate aujourd’hui, c’est que le président de l’Assemblée nationale (Claude Bartolone, PS) donne son autorisation" pour faire entrer les enquêteurs. "Je suis assez surpris par cela. On n’est quand même pas dans une affaire de grand banditisme", lance Jacques Myard. "On voit très bien que ça va avoir des conséquences sur l’élection présidentielle en elle-même…"
"On est frappés par la concomitance de tous ces éléments". "Je comprends parfaitement que nos concitoyens se posent des questions. Mais franchement, on est frappés par la concomitance de tous ces éléments dans une campagne présidentielle où François Fillon avait toutes ses chances et les a toujours." Le député Les Républicains dénonce même un possible deux poids deux mesures en ce qui concerne les candidats à l'élection d'avril-mai prochain. "Je relève que dans le même temps, le parquet n’est pas très rapide en ce qui concerne l’utilisation de moyens d’État pour la campagne d’Emmanuel Macron (l'ancien ministre de l'Économie, sur la foi d'un livre, est accusé d'avoir utilisé à Bercy des fonds de représentation pour lancer son mouvement En Marche!, ndlr).
"Je le défendrai mordicus". Si trois quarts des Français (76%) ne sont pas convaincus aujourd'hui par la défense de François Fillon, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mardi, Jacques Myard l'assure : il défendra son candidat "mordicus". Pour lui, il est tout à fait légitime qu'un parlementaire choisisse ses collaborateurs comme bon lui semble. "Ce qui en cause aujourd’hui et qui me choque, c’est la liberté du député à pouvoir gérer ses affaires comme il l’entend, au nom du mandat qu’il a reçu du peuple. C’est le fonctionnement institutionnel et constitutionnel de l’Assemblée qui est en cause", s'indigne-t-il.