Les états généraux de l'alimentation, annoncés pendant la campagne présidentielle, débuteront "début juillet", notamment pour améliorer la valeur ajoutée reçue par les agriculteurs sur la vente de leurs produits, a annoncé vendredi Emmanuel Macron à Verneuil-sur-Vienne, près de Limoges.
J'arrive au Lycée agricole Les Vaseix, c'est notre jeunesse qui est le futur de l'agriculture ! https://t.co/nzqYxczoXbpic.twitter.com/NEUD2j4USp
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 9 juin 2017
"Vivre dignement du prix payé". "Nous lancerons dès le début du mois de juillet" les états généraux de l'alimentation que "le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation aura à piloter", "il s'agit de vivre dignement du prix payé", a déclaré le président de la République. Le plan d'investissement de 5 milliards d'euros, également promis pendant la campagne, sera lancé "à l'issue" de ces états généraux, a-t-il ajouté. Pour qu'un "vrai partage" de la valeur-ajoutée puisse avoir lieu, les états-généraux devraient comprendre notamment des "négociations" entre représentants des agriculteurs, de l'agro-alimentaire et des distributeurs. "Les paysans veulent simplement que lorsqu'on produit, en investissant, on puisse en vivre (...) or ce n'est plus le cas aujourd'hui" a-t-il admis: "On ne peut pas accepter" cela. Les états généraux vont supposer "de rouvrir nombre de relations commerciales" et de discussions européennes, a précisé le président. "Nous allons inciter les producteurs à se regrouper pour vendre ensemble et que filière par filière, on trouve l'organisation qui permette à chacun d'avoir un vrai partage de la valeur ajoutée", a-t-il expliqué.
"Accompagner la transformation d'un modèle productif". Au delà des "aléas climatiques" qui ont lourdement pénalisé les agriculteurs l'an passé, des crises sectorielles (lait, porc..), et des difficultés administratives "inacceptables" comme les retards de paiement des aides européennes de la PAC (politique agricole commune), le président a aussi souligné que le monde agricole et alimentaire "est au milieu d'une grande transformation", que l'État doit "accompagner". "Il faut accompagner la transformation d'un modèle productif" afin de "répondre davantage aux attentes des consommateurs", pour préserver "la souveraineté alimentaire française" et, "dans le même temps la qualité de la production".
Certains modèles "sont perdus d'avance". "C'est cela qui sera au cœur des états généraux de l'alimentation" auxquels la Santé, l'Environnement, les Affaires européennes et les collectivités locales devraient aussi être associés. Selon Emmanuel Macron, l'agriculture diversifiée française (intensive, agro-écologie, AOC..) le restera, mais certains modèles sont "perdus d'avance" a-t-il jugé: "Si on garde une agriculture intensive qui n'arrive pas à exporter et ne va pas vers la qualité, elle n'a pas d'avenir", a-t-il lancé.