Alain Juppé "comprend parfaitement l'état d'esprit des policiers", qui se sont à nouveau mobilisés, 24 heures après une première manifestation nocturne sur les Champs-Elysées, pour réclamer plus de moyens et de fermeté. Dans la nuit de mardi à mercredi, près de 400 fonctionnaires se sont rassemblés à Evry où le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone a reçu les chefs de brigade et de brigade anticriminalité (BAC) de l'Essonne, d'où étaient partis de nombreux manifestants la veille. Ils ont abondamment hué leur patron lorsqu'il est reparti en voiture, appelant à sa démission.
"L'autorité de l'Etat n'est plus respectée". "Les actes de violence ne sont jamais de bonnes manifestations, mais je comprends parfaitement l'état d'esprit de nos policiers aujourd'hui". "Assurer l'ordre public et la sécurité suppose d'abord une volonté politique et une autorité respectée. Or aujourd'hui l'autorité de l'État n'est plus respectée", a déclaré l'ancien Premier ministre sur France 2, par ailleurs favori des sondages pour la primaire organisée par Les Républicains en vue de la présidentielle
Des policiers soumis à un "rythme de travail extraordinairement soutenu". "Nous avons un président de la République qui passe son temps à dire ce qu'il ne devrait pas dire, de son propre aveu, un gouvernement qui tire à hue et à dia. Comment voulez-vous que ceux qui sont chargés du maintien de l'ordre se sentent soutenus?", a accusé Alain Juppé. "Nos policiers sont soumis à un rythme de travail qui est extraordinairement soutenu, il faut attendre la fin du quinquennat pour qu'on se rende compte qu'il aurait fallu recruter des policiers supplémentaires", a insisté le maire de Bordeaux.
"Je n'encourage pas à des actes de violences". "Je n'encourage naturellement pas à des actes sinon de violence, du moins des actes extrêmes, ce n'est pas le cas. Mais c'est bien beau de dire qu'ils ne devraient pas. Encore faut-il comprendre pourquoi ils se comportent comme cela et leur apporter des solutions", a-t-il dit, prônant également une "réponse pénale qui soit forte". "Les policiers me disent souvent qu'ils reçoivent de leur autorité des consignes de retenue, presque d'abstention. Or il faut que force reste à la loi", a-t-il dit.
"On a par exemple il y a quelques jours supprimé les tribunaux correctionnels pour mineurs récidivistes de moins de 16 ans. C'est un très mauvais signal en matière de politique pénale", a accusé l'ex-Premier ministre.