Alain Juppé, candidat à la primaire à droite, a ironisé mardi sur les "coeurs sensibles" des chefs d'entreprise, demandeurs selon lui de plus de "preuves d'amour" que d'incessantes "déclarations".
Comme un écho à Manuel Valls. "Vous êtes formidables les chefs d'entreprise, vous êtes vraiment des coeurs sensibles, il suffit qu'on vous dise qu'on vous aime pour que tout change ! On vous l'a tellement dit ! C'est moins des déclarations d'amour que vous attendez mais des preuves d'amour", a affirmé Juppé aux "Primaires de l'économie" à Paris, organisées par l'Association pour le commerce et les services en ligne (Acsel), CroissancePlus, France Biotech, France Digitale et le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti).
Devant un parterre d'entrepreneurs, Alain Juppé était invité par le patron d'une société de services à la personne à exprimer son amour des entreprises, dans une question en écho au "J'aime l'entreprise" de Manuel Valls devant le Medef en 2014.
De maire de Bordeaux à chef d'entreprise. "C'est pas parce que j'ai fait l'ENA... il y a quelques années... que je suis technocrate", a dit le maire de Bordeaux, qui s'était présenté un peu plus tôt comme "d'une certaine manière chef d'une entreprise" car "président d'une métropole qui emploie 5.000 salariés" et à ce titre "confronté à des problèmes de management". "Hier, au Conseil municipal, on a parlé de choses qui vous concernaient concrètement", a dit Alain Juppé à Guillaume Richard, patron d'O2.
Évoquant une mesure qui favorise le nettoyage des bureaux en journée plutôt que la nuit, à cause des horaires de travail nocturnes des "femmes de ménage", le candidat à la primaire de la droite a évoqué "une dame, un peu noire de peau", qui lui a dit : "Merci d'avoir pensé à nous". "Voilà ce que c'est un homme politique, quelqu'un qui n'a pas la tête dans les nuages mais les pieds sur terre", a-t-il assuré.
"Dire la vérité avant et pas après". Alain Juppé avait auparavant détaillé son programme économique autour du tryptique "stabilité, responsabilité et liberté". Interrogé sur l'"urgence absolue" pour redresser l'économie, il avait évoqué le déficit de "confiance". Face au "scepticisme" des entrepreneurs à l'égard de la classe politique, il a vanté sa "méthode : dire la vérité avant et pas après". Rappelant sa volonté notamment de "supprimer le déficit structurel de budget de l'Etat dans les années qui viennent" à cause de la "fragilité considérable" de l'économie française, celui qui est l'un des favoris à la primaire de la droite l'a ainsi justifié : "C'est pas pour Bruxelles que je dis ça, c'est pour mes enfants".