Cela fait désormais huit jours que la CGT bloque des raffineries, des dépôts de carburant et, depuis jeudi, des centrales nucléaires. Pas de quoi épuiser les réserves énergétiques françaises, selon Alain Vidalies. "On ne risque pas de manquer", a assuré le secrétaire d'État chargé des Transports sur Europe 1 jeudi.
Situation toujours tendue à Paris et en Paca. "Globalement, la situation s'est améliorée dans l'Ouest et dans le Nord" en matière d'approvisionnement en carburant. "Les interdictions et les restrictions prises par les préfets" ont été levées. À Paris et en région Paca, "la situation reste tendue", reconnaît Alain Vidalies, qui note cependant une "stabilisation". Sur huit raffineries, une est en maintenance, "deux continuent de fonctionner, cinq sont en grève", a détaillé le secrétaire d'État. "On a débloqué 11 dépôts [de carburant] et on continuera de les débloquer."
En ce qui concerne les centrales nucléaires, Alain Vidalies a écarté tout risque de coupures d'électricité. "Tous les réseaux sont très interconnectés et nous sommes dans une période où nos capacités de production en Europe sont très importantes. Si nous avions des difficultés d'alimentation avec nos ressources propres, nous pourrions acheter de l'électricité."
Pas de réquisitions. Dans ces conditions, le secrétaire d'État a écarté l'option des réquisitions de personnel pour éviter une pénurie. "La réquisition, c'est l'exception et la dérogation au droit de grève. Elle se fait dans des conditions juridiques qui ne sont pas réunies aujourd'hui." De fait, il n'est possible de réquisitionner des salariés qu'en dernier recours, et uniquement pour assurer un service minimum. "À partir du moment où je peux alimenter des stations, je n'ai pas besoin d'utiliser la réquisition", a expliqué Alain Vidalies.
Le retrait du texte écarté. L'ancien député des Landes a également nié tout retrait du projet de loi El Khomri, qui cristallise la colère de la CGT. Et espère que l'examen du texte au Sénat, où la droite est majoritaire, permettra de convaincre à la fois la gauche frondeuse et l'opinion publique. "Chacun sera un peu plus conscient de ce que sera le débat lorsque le texte viendra au Sénat", a expliqué le secrétaire d'État. "On aura le texte du gouvernement contre celui de la droite. Il n'y aura plus de débat sur les heures supplémentaires parce que quand vous passez de 35 à 39 heures, il n'y a plus d'heures supplémentaires." Autrement dit, Alain Vidalies compte sur les propositions très libérales du camp d'en face pour prouver que les mesures prises par le gouvernement sont bel et bien de gauche. Reste à savoir si cette stratégie du "cela pourrait être pire" sera convaincante.