Alexandre Benalla, dont l'audition devant les juges d'instruction la semaine dernière avait été reportée, est arrivé vendredi vers 9h40 au tribunal de Paris en compagnie de ses avocats Jacqueline Laffont et Pierre Haïk. L'ancien collaborateur du président Emmanuel Macron, mis en examen pour des soupçons de violences et d'ingérence dans l'action de la police lors des manifestations du 1er-Mai, doit être interrogé par les juges pour la première fois sur le fond de l'affaire qui empoisonne l'exécutif depuis cet été.
Le 22 juillet, il avait gardé le silence. Mis en examen le 22 juillet, il avait gardé le silence lors de son bref passage devant les magistrats, après deux jours de garde à vue à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Le jeune homme de 27 ans en était ressorti avec une mise en examen pour "violences en réunion", "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique", "port public et sans droit d'insignes réglementés", "recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "recel de violation du secret professionnel".
"Observateurs". L'affaire avait démarré le 18 juillet, lorsque le quotidien Le Monde avait publié des images montrant Alexandre Benalla et un employé de La République en Marche, Vincent Crase, en train de rudoyer un couple sur la place de la Contrescarpe, lors d'un rassemblement de manifestants du 1er-Mai qui avait dégénéré dans le quartier Latin. Les deux hommes, qui participaient en tant qu'"observateurs" à l'opération de maintien de l'ordre, avaient ensuite remis le couple à la police pour interpellation.
"Devoir citoyen". Sur les images, Alexandre Benalla est filmé, casque sur la tête, en train d'empoigner la jeune femme et de frapper son compagnon au thorax et à la tête. Des gestes dont il a minimisé la violence, affirmant avoir agi par "devoir citoyen" pour aider à arrêter "les deux personnes les plus virulentes" du groupe.