Alexandre Benalla, ancien collaborateur de l'Élysée, et Vincent Crase, gendarme réserviste avec lequel la présidence travaillait aussi ponctuellement, ont-ils procédé à une autre interpellation musclée, en plus de celle de la place de la Contrescarpe le 1er-Mai ? C'est ce que semble suggérer une énième vidéo, révélée vendredi par le journal Libération.
Crase, Benalla et Mizerski présents. Sur la très brève séquence publiée par le quotidien, on voit clairement Vincent Crase, Alexandre Benalla ainsi que Philippe Mizerski, le major chargé de l'encadrement des deux premiers, supposés n'être que des observateurs du maintien de l'ordre ce jour-là. Les trois hommes arrêtent un petit groupe de manifestants qui tentent, selon leurs dires, de partir de la manifestation par le Jardin des plantes. L'une d'entre elles filme la scène, qui se déroule plusieurs heures avant les événements de la place de la Contrescarpe, et ce sont ces images que Libération a mises en ligne.
Images floues et cris. Vincent Crase est le premier à intervenir, indiquant autoritairement aux manifestants de se diriger dans une certaine direction. Ayant visiblement reçu des indications contraires de la part des forces de l'ordre, les jeunes gens lancent : "faut se mettre d'accord". Lorsque Vincent Crase et Alexandre Benalla se rendent compte que la scène est filmée, les images deviennent floues et on entend la jeune femme en train de filmer se mettre à crier.
En garde à vue. Selon le récit des manifestants à Libération, les deux "observateurs", qui portent des brassards les assimilant aux forces de l'ordre sur la vidéo, ont alors ceinturé la manifestante, avant de la "plaquer contre l'arbre le plus proche" et de l'interpeller. L'un de ses camarades est également appréhendé. Contactés par le quotidien, les avocats des jeunes gens ont confirmé une "garde à vue éprouvante", qui ne s'est pas soldée par des poursuites. Les deux jeunes gens ont adressé deux plaintes contre X mais, vendredi, le parquet de Paris a indiqué à Europe 1 qu'il ne les avait pas encore reçues.