Lors du dernier débat de la primaire de la gauche, Manuel Valls avait mis en cause Alexis Bachelay pour sa supposée proximité avec le Collectif contre l'islamophobie en France.
Alexis Bachelay, un des porte-parole de Benoît Hamon, a dénoncé vendredi les "manipulations" de Manuel Valls à son encontre, après avoir été pris pour cible par l'ancien Premier ministre. Lors du dernier débat de la primaire de la gauche, Manuel Valls avait notamment pointé sa supposée proximité avec le Collectif contre l'islamophobie en France.
"Je reçois des menaces de mort". "Je le dis à Manuel Valls, je suis extrêmement choqué de ces manipulations. Depuis qu'il a fait ça je reçois via les réseaux sociaux des menaces de mort", a déclaré le député des Hauts-de-Seine, invité de LCP. Il a ensuite précisé que ces menaces, principalement sur Twitter, sont du type "islamo-collabo, on va te crever".
"Tous les coups ne sont pas permis". "On se rappelle de cette députée britannique qui avait été assassinée par un extrémiste pendant la campagne sur le Brexit. Donc je dis à Manuel Valls: 'non, tous les coups ne sont pas permis, tous les amalgames ne sont pas possibles', et moi aujourd'hui, je vous le dis franchement, pour ma famille et pour moi même je suis inquiet, et je suis vraiment complètement déboussolé par ces attaques qui sont abjectes", a-t-il ajouté sur LCP. "Vraiment, j'en appelle maintenant à la responsabilité. Ce ne sont pas les propos d'un homme d'Etat. Dans un meeting ou à la télévision, on ne jette pas comme ça des noms en pâture. Même si c'est fait pour attaquer Benoît Hamon, tout n'est pas permis dans une campagne", a-t-il conclu.
Une plainte envisagée. Alexis Bachelay a précisé envisager de saisir la Haute autorité des primaires ou de porter plainte contre X "en sachant que X, c'est Manuel Valls qui a déclenché les menaces". Mais, a-t-il dit, "on ne souhaite pas forcément judiciariser ça", "on n'a pas envie de rentrer dans des logiques hyperconflictuelles". Pour Mathieu Hanotin, le directeur de campagne de Benoît Hamon, c'est au député de prendre cette décision. Mais, a-t-il déclaré, "je pense qu'il faut qu'il porte plainte au sujet des menaces qu'il a reçues sur les réseaux sociaux" et par courrier, qui "viennent de la fachosphère".
Une affirmation "totalement mensongère". Manuel Valls s'en est pris à plusieurs reprises à Alexis Bachelay, affirmant notamment mercredi, lors du débat de l'entre-deux-tours qu'Alexis Bachelay a "organisé une réunion avec le CCIF contre la prolongation de l'état d'urgence" - un CCIF qui selon lui "explique que les musulmans sont pourchassés et qu'il existe une religion d'Etat". "Cette affirmation est totalement mensongère", avait répliqué Alexis Bachelay dans un communiqué, précisant que lors d'une réunion en janvier 2016 en présence d'un porte-parole du CCIF, il avait au contraire plaidé "pour la mise en place de l'état d'urgence".