Alexis Corbière sur les retraites : "Le 49.3 est une démarche autoritaire"

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Ugo Pascolo , modifié à
Le député de La France insoumise de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière a estimé au micro d'Europe 1 que l’article 49.3 était un des traits autoritaires de la Constitution française. "Il ne faudrait jamais l'utiliser, ou alors vraiment dans un moment exceptionnel de la nation, quand il y a un besoin."
INTERVIEW

Après 12 jours à l'Assemblée nationale et plus de 100 heures à débattre, il reste encore aux députés quelque 30.000 amendements à examiner sur la réforme des retraites. Une "obstruction", selon la majorité, causée en grande partie par les élus communistes et Insoumis face à laquelle l'utilisation du 49.3 devient de plus en plus plausible. Une issue qu'est loin de souhaiter le député de La France insoumise de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière.

Le 49.3, une institution "marquée par l'autoritarisme"

Invité du "Grand journal du soir" d'Europe 1 vendredi, il considère d'ailleurs que cet article est "une démarche autoritaire de nos institutions", et rappelle que l'écriture de la Constitution de 1958 s'est faite pendant "la crise algérienne". "Les institutions ont été taillées sur-mesure pour le général De Gaulle, avec une menace d'un coup d'État militaire. Le 49.3 est une institution marquée par son autoritarisme." Et de poursuivre : il "ne faudrait jamais l'utiliser, ou alors dans un moment exceptionnel de la nation, quand il y a un besoin. (...) Si on l'utilise sur une question sociale, comme la loi El Khomri, ce n'est pas bon". 

Les députés En Marche "perdent du temps"

La France insoumise est accusée par LREM d'obstruction parlementaire, pour avoir déposé un grand nombre d'amendements. Alexis Corbière répond que les élus opposés à la réforme "demandent souvent la suppression de certains alinéas du projet de loi". "On a le droit de demander des précisions sur la situation des marins pêcheurs, des avocats, des enseignants, sur le calcul du point...", poursuit-il. Et d'appeler "chacun de juger sur pièce" : "Allez voir les débats, ceux qui perdent du temps, qui sont dans les attaques et pas sur le fond, ce sont les députés En Marche. Ce sont eux qui nous traitent de dictateurs et qui sont en peine d'arguments."