Allo, Monsieur Mélenchon ? La présidentielle est terminée !

© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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Antonin André, chef du service politiuqe d'Europe 1
La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon multiplie les coups d’éclats et les accusations contre la présidence d’Emmanuel Macron.

Le souffle de la colère continue d’irriguer la pensée et le verbe de Jean-Luc Mélenchon. Dénonçant le coup de force politique d’un président qui bouleverse les usages, l’insoumis déverse un flot ininterrompu de critiques : "Interminables pluie de truismes à Versailles, bonapartisme surjoué, européisme bêlant". Voilà pour le chef de l'Etat, quant au Premier ministre, il est accusé de tirer "un feu d’artifices dans une poudrière". "Le sol se dérobera bientôt sous ses pieds", prédit encore Jean-Luc Mélenchon.

Poursuivre le combat. Les insoumis à La République en marche! multiplient formules chocs et coups d’éclat, brandissant par exemple le code du Travail dans les travées de l’Assemblée nationale. Jean-Luc Mélenchon refuse de lâcher l’affaire : la campagne est terminée, mais il continue de vouloir convaincre les électeurs, les citoyens de l’écouter, de le rejoindre, alors il crie plus fort. Ce n’est pas parce qu’il a perdu l’élection présidentielle que le combat s’arrête.

Donner de la voix. Son objectif, il l’a annoncé, c’est de s’imposer comme la première force d’opposition à Emmanuel Macron. Et pourtant, ils ne sont que 17 députés insoumis, 17 sur 577. Une poignée mais depuis l’élection de la nouvelle Assemblée, ils sont les seuls à se faire entendre contre l’exécutif. Marine Le Pen, sans groupe politique, reste sonnée par ses échecs électoraux, convalescente et un peu perdue dans son nouveau costume de députée. Les Républicains sont assommés, divisés, et trop occupés à régler leurs comptes. Et que dire du PS, rebaptisé "Nouvelle gauche", dont l’électorat a été asséché par La République en marche!

Construire une véritable alternative. La seule voix forte, claire et tranchante, la seule opposition c’est celle de Jean-Luc Mélenchon. Il a gagné son pari mais ce n’est pas fini, il l’a dit à la tribune, il ne veut pas se contenter d’incarner l’opposition il veut porter une alternative. Mais pour y parvenir, il va falloir qu’il passe de grincheux à joyeux, qu’il propose des solutions crédibles, face à la remise en cause du droit du Travail, qu’il abandonne la contestation systématique quand il s’agit par exemple de dépoussiérer les pratiques politiques surannées, dévoyées, qu’il sorte enfin du verbe et de la caricature pour offrir un autre chemin que celui des marcheurs.