L'image avait marqué l'entre-deux-tours des législatives. Alors qu'elle tractait sur un marché de la 2ème circonscription de Paris, jeudi dernier, Nathalie Kosciusko-Morizet avait été victime d'une agression "violente" et "physique", selon un photographe de l'AFP présent sur place. La candidate Les Républicains avait passé une nuit en observation à l'hôpital. Jeudi, l'homme soupçonné de l'avoir violentée, Vincent Debraize, a livré sa version des faits lors d'une conférence de presse à Paris.
"Jamais eu la volonté de la frapper". "Madame Kosciusko-Morizet s'avance vers moi. Avec les tracts qu'elle avait à la main, elle camoufle son visage, se penche vers moi et me dit, baissant la voix 'dégage, connard'. Je la vois, elle me regarde, et elle tombe. À aucun moment je n'ai frappé ou même eu la volonté de frapper Nathalie Kosciusko-Morizet. En revanche, moi j'ai été frappé. La police a pris toutes les photos de ma chemise déchirée de haut en bas, de mes lunettes cassées", affirme Vincent Debraize, maire de Champignolles, une petite commune de l'Eure.
Version différente de celle du photographe. Une version qui tranche singulièrement avec les déclarations du photographe de l'AFP présent sur place pour couvrir la fin de campagne difficile de la candidate LR, finalement battue à Paris. "Je me tenais à une petite dizaine de mètres lorsque j'ai vu un passant, un homme d'une cinquantaine d'années qui manifestement avait l'air assez énervé. Un moment donné, NKM a pris les tracts qu'elle avait en main et elle les a montrés au niveau de son visage (…) Lui les saisit, il prend les tracts de la main de NKM et fait un revers de la main avec les tracts vers le visage de NKM. Elle, à ce moment-là, met sa main devant son visage pour se protéger et les tracts heurtant sa main de manière assez violente, elle reçoit sa propre main dans sa figure. Suite à quoi, elle fait un pas ou deux en arrière et elle s'effondre", a affirmé Geoffroy van der Hasselt.
Jugement le 11 juillet. "Il faisait des grands gestes juste devant son visage. Il a ensuite pris des tracts de NKM et lui les a mis au visage, avant de lui donner un coup sur la poitrine", indiquait le jour-même au micro d'Europe 1 Alexis, un passant. "Au fond de moi, j'ai un tout petit peu l'impression de m'être fait piéger", confie Vincent Debraize, qui sera jugé pour cette affaire le 11 juillet.