L'Assemblée Nationale a finalement voté, peu avant 2h du matin dans la nuit de mardi à mercredi, la prolongation de l'état d'urgence pour six mois, ainsi que le réclamait la droite, au terme d’une séance houleuse. Mais même après le scrutin les députés ont continué de s'écharper sur les autres amendements.
Une nuit sans fin. 7h30 de débats sous haute tension. Pas moins de 300 députés étaient présents dans l’hémicycle en pleine nuit, ce qui est rarissime. Le FN a traité le gouvernement d’incapable, la droite l’a accusé de ne pas protéger les Français, des députés ont crié : "Il faudra combien de morts ?" ou encore "Bisounours, on est en guerre !"
Le clash. À 2h39, les esprits s’enflamment lorsque Laurent Wauquiez enfourche son cheval de bataille, exigeant la rétention préventive des fichés S. "La vraie différence entre vous et nous, c’est que vous, vous invoquez les libertés personnelles des terroristes, nous, nous disons : il n’y a pas de libertés pour les ennemis de la République." "Facho !", lui répondent certains socialistes.
Durcissement du texte. "La notion même de suspects a entraîné ce pays, à des moments donnés au cours des deux derniers siècles, dans le pire", a martelé le Premier ministre. La quasi-totalité du groupe LR a néanmoins voté la prolongation de l’état d’urgence, adopté à 489 voix contre 26, car le gouvernement a accepté de durcir le texte avec saisie des données des ordinateurs et des téléphones, suspension des remises de peine automatiques pour les détenus radicalisés, ou encore fouille des véhicules sans passer par la justice… derrière les vociférations, il reste donc encore un peu d’union nationale.